Un écho à ces lieux

Confiée pour la première fois à Damarice Amao, attachée de conservation au Cabinet de la photographie du Centre Pompidou, la programmation crée des dialogues. À la Cerisaie, l’artiste japonaise Hanako Murakami rend ainsi hommage aux pionniers de la photographie, en particulier à un des premiers inventeurs de la photographie couleur, Louis Ducos du Hauron, qui réalisa en cette demeure ses premières expériences en la matière. Couleur dont use avec brio Marguerite Bornhauser pour créer un monde de formes qui révèlent ses dernières images où s’immisce le noir et blanc.Les utopies des formes de Pierre Boucher, Jean Moral et André Steiner rappellent les partis pris de ces pionniers de la photographie expérimentale dans les années 1920. L’investigation des miracles répertoriés au Vatican et les processus de reconnaissance par Stéphanie Solinas se font l’écho de la dimension religieuse importante de la ville, hôte de plusieurs congrégations. Au Centre d’art et de photographie, c’est le monde rural italien des années 1960-1970, photographié par Lisetta Carmi, qui se développe, contrastant avec la vision de Nicolas Tubéry du monde agricole actuel de Lectoure. Sous la Halle aux grains, c’est un retour sur l’histoire du festival depuis sa création qui est mené avec la réactivation d’une exposition ancienne, « Dégel parfum », de Gérald Minkoff et Muriel Olesen, juxtaposant le dernier hiver de l’URSS en 1991 et le printemps 1992 à Lectoure avec, en contrepoint, la vision actuelle de trois photographes ukrainiens sur leur pays.