Musée Barbier-Mueller - Genève (Suisse)

Trésors du Gabon

Jusqu’au 29 janvier 2012

Par Laure Meyer · L'ŒIL

Le 12 octobre 2011 - 328 mots

Riche d’un prestigieux passé artistique, le Gabon n’a cessé depuis des siècles de fasciner les amateurs d’art africain. Le Musée Barbier-Mueller de Genève en expose actuellement un remarquable ensemble de statues et de masques.

Au Gabon, pays peuplé de très nombreuses ethnies, le culte des ancêtres apparaît  presque toujours, il est l’élément constant autour duquel  se conjuguent des rites  plus particuliers. Dans le nord du pays, les Fang conservaient des ossements des « grands ancêtres » dans des boîtes rondes sur lesquelles se dressait une statuette ou une tête en bois, symboles, mais non portraits, des défunts. La statuette féminine Fang Mabea  qui est exposée séduit par la sobriété de son  traitement. Aucune décoration, rien qu’un jeu de beaux volumes s’emboîtant harmonieusement. La tête Fang Betsi qui surmontait un reliquaire  en  impose par son expression mystérieuse, sa bouche tendue, boudeuse presque, et qui ne dira rien. Ses yeux cloutés de métal devaient briller dans l’obscurité, évoquant le mystère de l’au-delà.

À l’est, les Kota-Mahongwe sont connus pour leurs reliquaires à ossements. Un exemplaire complet montre comment s’articulaient les diverses parties, le panier d’ossements surmonté d’une tête en bois à l’extrémité d’un long cou. Certains de ces  mystérieux visages couverts de lames de métal, à la limite de l’abstraction, dessinent une ogive où ne subsistent que les yeux et le nez.
Les Kwele vivant aussi dans l’est ne produisaient que des masques. L’un d’eux, très célèbre, est le « Masque Tzara » du nom de son premier détenteur. En forme de cœur cerné d’un contour noir, il déconcerte par son mystère, ses yeux presque fermés, son absence de bouche. Les défunts sont silencieux. Ailleurs, d’autres masques kwele évoquent des animaux, en amalgamant les formes de plusieurs espèces, pour créer de pures merveilles plastiques. L’un, tout en angles, comme l’autre, aux vastes ailes en courbes conjuguées, font montre d’une perfection sans défaut.

Voir « Art ancestral du Gabon »

Musée Barbier-Mueller, rue Jean-Calvin, 10, Genève (Suisse), www.barbier-mueller.ch, jusqu’au 29 janvier 2012.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°640 du 1 novembre 2011, avec le titre suivant : Trésors du Gabon

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