Scènes de vies au XIXe siècle

Par Anouchka Roggeman · L'ŒIL

Le 19 juin 2008 - 386 mots

Ça a la couleur d’une exposition, la saveur d’une exposition, mais ce n’est pas une exposition au sens traditionnel du terme.

Les six nouvelles toiles présentées dans les grandes salles du rez-de-jardin et regroupées sous le thème « Paris mondain, Paris populaire » font partie d’un réaccrochage et ne sont donc là que pour remplacer six autres toiles prêtées pour enrichir d’autres expositions.
« Le musée, qui détient une très riche collection d’œuvres du XIXe siècle est très sollicité en prêt, explique la conservatrice en chef Isabelle Collet. C’est une occasion pour nous d’effectuer une rotation, de sortir des œuvres de la réserve et de faire découvrir des artistes connus en leur temps mais qui le sont moins aujourd’hui ». Plutôt que d’exposer des toiles sans cohérence les unes avec les autres, Isabelle Collet a eu la bonne idée de les regrouper sous un thème commun qui passe malheureusement inaperçu faute de signalétique.
Caractéristiques de l’art de la fin du XIXe siècle, dans la mouvance du courant naturaliste, les six nouvelles toiles représentent des portraits et scènes de vie des rues parisiennes à la Belle Époque. Comme dans un roman de Zola, les personnages sont ancrés dans la réalité, issus d’un milieu bourgeois ou au contraire très modeste, mais toujours décrits avec beaucoup de précision et de véracité. C’est ainsi que, à quelques pas des tableaux de Courbet, on croise une somptueuse et insolente demi-mondaine, Mademoiselle de Lancey (1876) dans un tableau de Carolus-Duran, l’un des grands peintres de la vie parisienne de l’époque ; ou encore Monsieur et Madame Mosselman (1848) profitant d’une promenade équestre en forêt avec leur fille, dans un tableau réalisé par le peintre animalier Alfred de Dreux.
À l’opposé de l’échelle sociale, on rencontre des Parisiens dans le tableau de Victor-Gabriel Gilbert (Le Marchand de chansons, 1903), des porteurs de farine dans le tableau de Louis Carrier-Belleuse (Porteurs de farine, scène parisienne, 1885) ou encore des pauvres affamés.
Surnommé le « peintre des humbles », Jules Adler peint avec beaucoup de force et de tendresse l’avancée d’un groupe de miséreux vers la soupe populaire (La Soupe des pauvres, 1906). Six tableaux qui méritent vraiment d’être vus avant qu’ils ne retournent dans l’ombre de la réserve.

« Paris mondain, Paris populaire », Petit-Palais, avenue Winston-Churchill, Paris VIIIe, www.petitpalais.paris.fr, jusqu’au 31 août 2008.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°604 du 1 juillet 2008, avec le titre suivant : Scènes de vies au XIXe siècle

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