Art Contemporain - En parcourant l’exposition de Pierre Buraglio (né en 1939) au Musée des beaux-arts d’Orléans, on en vient à se demander si ce nom ne dissimule pas plusieurs artistes.
Ce sentiment est d’autant plus fort que le parcours, fragmenté, déploie à chaque étage du musée des facettes différentes de son œuvre. Dès la première salle, au sous-sol, où se trouve la collection contemporaine du musée, le visiteur est immédiatement rassuré. Les « Agrafages », anciennes toiles découpées et rassemblées, ou encore les superbes « Gauloises bleues », grands panneaux composés d’emballages de paquets de cigarettes, comptent parmi les œuvres les plus emblématiques de Buraglio ; elles sont presque sa signature. Ce sont les années 1960 et bien que l’artiste n’ait jamais adhéré formellement au groupe Supports/Surfaces, ces pièces ont désormais trouvé leur place dans l’histoire de l’art. On découvre que Buraglio, à la différence de Daniel Buren ou même de Claude Viallat, ne s’est jamais enfermé dans une seule pratique, fût-elle celle qui l’a fait connaître. C’est par le dessin qu’il explore tantôt l’œuvre des maîtres, tantôt son histoire familiale – notamment celle de son père – ou encore son environnement immédiat. La part la plus importante de cette pratique, intitulée « Dessins d’après… », consiste à travailler in situ, face aux toiles accrochées aux murs. Cependant, cette démarche n’a rien à voir avec celle de certains artistes américains adeptes de l’appropriation, qui utilisent des images ou objets préexistants avec peu ou pas de transformation dont Sherrie Levine et Richard Prince en sont les figures les plus connues. Chez Buraglio, même si l’autoportrait de Jean Siméon Chardin ou les personnages de Pierre Subleyras restent parfaitement reconnaissables dans ses versions, il semble, à travers plusieurs dessins, explorer le cheminement créatif de ses « ancêtres », comme s’il remontait à leurs origines. L’œuvre étudiée n’est ainsi pas un point de départ, mais bien un point d’arrivée.
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Pierre Buraglio, dessins pluriels
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°788 du 1 septembre 2025, avec le titre suivant : Pierre Buraglio, dessins pluriels





