XXe Siècle - Ce qui bouleverse Anna-Eva Bergman chez Fra Angelico, chez Jean-Sébastien Bach et chez Hans Hartung, dont elle a partagé la vie pendant quarante-trois ans, c’est leur « piété cosmique » – qui émane aussi, avec tant de puissance, de ses œuvres à elle, ses pierres comme ses montagnes, ses lunes, ses horizons ou ses pluies, qu’elle peint sur feuille d’or ou d’argent pour capter la lumière.
Cette piété cosmique semble la pierre d’angle de l’exposition « Paysages intérieurs ». Cette dernière fait en effet dialoguer les œuvres de Hans Hartung (1904-1989) et Anna-Eva Bergman (1909-1987), au sein des ateliers qu’ils ont eux-mêmes dessiné et fait construire au milieu d’oliviers centenaires sur les hauteurs d’Antibes. Le parcours, qui met en lumière la quête esthétique et spirituelle de ces deux artistes qui, malgré leur proximité affective, conservèrent une œuvre extrêmement indépendante, se déploie dans leurs ateliers. Il s’enrichit de rapprochements avec les œuvres de Terry Haas (1923-2016), amie du couple, et de Carl Nesjar (1920-2015), qui fut son compagnon, mais aussi de Vera Molnár (1924-2023), pionnière de l’art génératif par ordinateur. À travers ce réseau de correspondances, s’éprouve le désir de Hartung et Bergman de percevoir et d’exprimer dans leurs œuvres non pas des formes, mais des forces cosmiques et telluriques, la genèse de l’univers, le « pas encore créé » pour reprendre un mot de Hartung. Nous voici ainsi invités à entrer en résonance avec leurs regards intérieurs – au point de nous surprendre à prier devant leurs œuvres dans une piété cosmique.
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Par-delà la matière
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°787 du 1 juillet 2025, avec le titre suivant : Par-delà la matière





