Marcel-Lenoir, génial et cinglé à la fois

Par Armelle Malvoisin · L'ŒIL

Le 1 novembre 2006 - 245 mots

Entre deux grandes expositions consacrées à des artistes institutionnels, le galeriste Antoine Laurentin s’adonne à ce qu’il appelle « l’archéologie artistique ». Il fait redécouvrir des peintres de la fin du xixe et du début du xxe siècle partiellement tombés dans l’oubli, à l’instar de Marcel-Lenoir dont il présente soixante tableaux des années de maturité de 1915 à 1920 (de 2 000 à 15 000 euros). « Mon choix se porte uniquement sur des artistes ayant un vrai intérêt et qui étaient reconnus par le milieu artistique à leur époque », insiste le marchand.
Marcel-Lenoir, mi-génial mi-cinglé, était un peintre paradoxal à plus d’un titre : il refusait tout compromis avec les galeries, exposait peu et vivait misérablement tout en œuvrant à sa gloire par la création de son propre musée. Son talent était apprécié par de nombreuses personnalités comme le sculpteur Rodin qui lui acheta de nombreuses toiles, ou le poète Apollinaire qui l’encensait dans ses articles.
Sa peinture fait référence à plusieurs mouvements de son temps. Ses natures mortes sont tantôt cézanniennes, tantôt cubisantes. Ses paysages aux grands aplats colorés rappellent le fauvisme. Ses compositions empruntent aux nabis ou au pointillisme. Leurs sujets s’inspirent de la Grèce antique : femmes nues aux formes généreuses assises sur un tronçon de colonne grecque et scènes idylliques de personnages nus dansant.

« Marcel-Lenoir (1872-1931) », galerie Antoine Laurentin, 23 quai Voltaire, Paris VIIe, tél. 01 42 97 43 42, www.galerie-laurentin.com, du 16 novembre au 22 décembre 2006.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°585 du 1 novembre 2006, avec le titre suivant : Marcel-Lenoir, génial et cinglé à la fois

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