Marc chagall à l’épreuve de la guerre

Après toutes ces manifestations, et une littérature plus qu’abondante, resterait-t-il encore des éléments inédits à découvrir sur ce peintre singulier ?

Deux expositions en cours tentent de renouveler l’approche de l’artiste : l’une à la Kunsthaus de Zurich, centrée sur ses années de jeunesse, objectivement les meilleures, et l’autre au Musée du Luxembourg, relisant toute sa carrière par la dialectique de la guerre et de la paix. Cette traversée d’un XXe siècle sanguinaire se déroule à travers quatre périodes charnières de la longue vie de Chagall : la Russie durant la Grande Guerre, l’entre-deux-guerres à Paris et Berlin, l’exil aux États-Unis pour fuir le nazisme et enfin le retour en France après la guerre et la disparition de son épouse.

À Paris, une centaine d’œuvres, pour certaines bien connues puisqu’issues des collections nationales, à l’instar de La Guerre ou Les Amoureux en vert, dialoguent avec des pièces plus rares, conservées à l’étranger et dans des collections privées, comme Le Paysage bleu ou La Nuit verte. Intelligent, mais sans réelle surprise, le parcours explique comment Chagall a créé un style éminemment personnel, en empruntant aux mouvements d’avant-garde qu’il a côtoyés, mais aussi en puisant dans les événements historiques tragiques, dans la tradition juive et les textes bibliques, les ingrédients d’un syncrétisme allégorique devenu sa signature.