Danemark - Art moderne

musée

L’exception danoise

Par LeJournaldesArts.fr · L'ŒIL

Le 1 mars 2001 - 372 mots

COPENHAGUE / DANEMARK

Dès son début, l’impressionnisme présenta un intérêt particulier pour les Danois. Avec Camille Pissarro d’abord, ressortissant danois, véritable héritier de Corot et l’un des chefs du mouvement. C’est à Saint-Thomas qu’il rencontre Fritz Melbye, compatriote spécialisé dans les marines. A Paris, Fritz le présente à son frère Anton, artiste comme lui, qui devient son premier véritable maître. Les rencontres fatidiques se multiplient : notamment avec Corot, David Jacobsen, puis Lorenz Frøhlich (proche de Degas et Manet). Cependant, en 1889, à l’Exposition des impressionnistes nordiques et français de Copenhague, la critique reconnaît quasi unanimement Théodor Philipsen (1840-1920) comme le seul et véritable impressionniste danois. En 1875-76, il est initié aux méthodes de la peinture française par Léon Bonnat et Frøhlich, adepte de la peinture de Millet, Corot et Théodore Rousseau. En 1881, Philipsen se rend à la cinquième Exposition impressionniste, en compagnie de Lauritz Tuxen. Au printemps 1883, lors d’un voyage en Italie avec Joakim Skovgaard et Viggo Pedersen, il fait la connaissance du peintre belge Rémy Cogghe, grand admirateur des impressionnistes. Le Portrait de Cogghe par Philipsen adopte, à quelques détails près, les mêmes principes que celui de Zola, par Manet, sorte de portrait « journalistique » d’un personnage dans son milieu quotidien, installé à son bureau, écrivant une lettre, entouré de reproductions et d’accessoires. L’intérêt de Philipsen pour l’impressionnisme prend de l’ampleur au contact de Gauguin, lors de son séjour à Copenhague fin 1884. Pendant six mois, Philipsen reçoit les conseils de ce dernier, qui lui reproche le « traitement trop lourd et trop massif » de ses procédés et lui recommande, « pour atteindre l’impression vibrante de la lumière et de la couleur » de pratiquer la « touche rapide et ferme » et de « veiller à ce que la couleur dans la toile devienne distincte et décidée, riche et dense ». La leçon fut suivie docilement et les résultats sont sensibles dans les 45 toiles de l’exposition d’Ordrupgaard. L’intérêt de Philipsen pour l’impressionnisme se limite cependant à la vision de la lumière et aux procédés nécessaires pour la rendre ardente. Ses motifs, d’un caractère bucolique et provincial, parfois proches de ceux de Sisley, restent très marqués par la tradition picturale nationale.

COPENHAGUE, Musée d’Ordrupgaard, Charlottenlund, 2 février-29 avril.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°524 du 1 mars 2001, avec le titre suivant : L’exception danoise

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