Paris

Les expositions font toujours le plein

Le Journal des Arts

Le 16 octobre 2012 - 509 mots

Au premier semestre 2012, à Paris, les visiteurs ont été au rendez-vous : impressionnisme et art moderne continuent à faire recette.

PARIS - Les visiteurs se lasseraient-ils de l’offre pléthorique des expositions temporaires à Paris ? À regarder les chiffres de l’année 2012 de plus près, il semble que non : les musées font toujours, dans l’ensemble, le plein d’entrées, lors des expositions printanières comme lors de celles de l’automne.
Au printemps 2012, c’est l’exposition « Matisse, paires et séries » au Centre Pompidou qui a raflé la première place en matière de fréquentation avec pas moins de 495 000 visiteurs. Certes, Matisse est une valeur sûre : en 1993 toujours au Centre Pompidou, il attirait 735 000 amateurs, puis en 2002, co-« tête d’affiche » avec Picasso au Grand Palais, 580 000 visiteurs se pressaient pour contempler ses œuvres. L’art moderne fait recette, ce n’est pas une surprise.

Avec « Degas et le nu », qui a accueilli 465 000 visiteurs, le Musée d’Orsay peut s’enorgueillir d’avoir réalisé une de ses meilleures opérations, pas loin derrière « Manet, inventeur du moderne » en 2011.
La période printanière a été en demi-teinte au Grand Palais. Ainsi, « La France en relief », une exposition qui, en seulement un mois d’ouverture, a été visitée par 5 400 personnes par jour en moyenne, a été un succès pour la première (et unique) exposition organisée sous l’égide de feue la Maison de l’histoire de France. La nouvelle édition de Monumenta confiée à Daniel Buren n’a pas non plus démenti le succès de ce dispositif en recevant près de 260 000 visiteurs. Mais « Beauté animale, de Dürer à Jeff Koons » n’a pas vraiment convaincu, en dépit d’un sujet intéressant mais dont le caractère hybride représentait une prise de risque certaine.

La photographie est désormais un domaine qui attire un plus grand nombre d’amateurs, à l’image de l’exposition « Helmut Newton » au Grand Palais au printemps, avec plus de 300 000 visiteurs, une des plus belles performances pour une exposition de photographie. En comparaison, l’exposition « Willy Roonis » en 2010 à la Monnaie de Paris avait accueilli 135 000 personnes.

La vraie déception vient des résultats de la billetterie du Musée du Luxembourg. Depuis sa réouverture en 2010, l’institution peine à retrouver ses niveaux antérieurs de fréquentation. Ce ne sera pas cette année qu’elle y parviendra : « Cima da Conegliano, maître de la Renaissance vénitienne » n’a été vue que par 80 000 visiteurs, un résultat qui ne rend pas justice à la qualité de l’exposition. La relative méconnaissance du peintre auprès du grand public n’est peut-être pas étrangère à cet échec commercial.

La bataille du chiffre demeure un des plus forts enjeux pour les musées parisiens. À ce jeu-là, le Centre Pompidou et le Grand Palais sont les grands gagnants depuis des années. Avec « Edward Hopper » (dès à présent au Grand Palais, lire p. 24) et « Salvador Dalí » (en novembre à Pompidou), l’année 2012 devrait faire aussi bien en termes de fréquentation que 2011.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°377 du 19 octobre 2012, avec le titre suivant : Les expositions font toujours le plein

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque