Les antiquaires de la rue Sainte-Anne s’affirment

Par Marie Maertens · L'ŒIL

Le 1 novembre 2006 - 360 mots

Pour la quatrième année consécutive, les galeries de la rue Sainte-Anne s’associent pour un vernissage commun et une présentation de leur nouvel accrochage. Avec l’arrivée récente de petits nouveaux, le quartier compte aujourd’hui une quinzaine de marchands et regagne peu à peu sa place sur la scène parisienne.
Gloire aux anciens avec les Bayser, établis depuis 1936, qui proposent un one-man show de François-Joseph Bélanger. Cet architecte décorateur du xviiie siècle a œuvré sur les châteaux de Bagatelle et de Maisons-Laffitte, dont on verra les dessins des décors de plafonds et de boiseries.
Installée à l’inverse depuis peu, Marie Watteau présente sa passion pour les nabis – avec un tableau de Maurice Denis – ou l’avant-garde belge du début du xxe siècle, avec des artistes comme Léon Devos, Louis Pion ou Zoum Walter. Cette femme peintre est également chez Christine Bethenod qui revendique dans le même temps son goût pour la redécouverte des plus petits maîtres et des œuvres de charme ayant tout à fait leur place en galerie. Une délicate vue du jardin du Luxembourg réalisée par Georges Dupire en 1873 en témoigne.
La galerie Charvet-Mouradian insiste aussi sur son travail de chineur. Sa dernière trouvaille est une Étude de cheval, tableau du xviie siècle en excellent état de Pieter Van Bloemen. On remarque la couleur orangée de l’animal, manifeste de l’artiste anversois. Il ne faudra pas passer son chemin sans s’arrêter devant le galeriste Emeric Hahn et Le Petit Faune d’Alphonse Isambert. Dans la mouvance d’Ingres, la toile est tout à fait caractéristique de l’esprit propre au xixe siècle, tour à tour rigoureux et emprunt d’histoire ou libertin et charmant. Plus contemporaine, la photographie est présentée par deux galeries. Françoise Paviot se penche sur Man Ray et le Bauhaus, tandis qu’Au Bonheur du Jour, Brassaï et Doisneau dévoilent les bals et cabarets des années 1930 à 1950.
Les travestis Coccinelle et Bambi se trémoussent dans une ambiance nocturne enjouée qui met en jambes pour continuer la fête après ces vernissages !

Les galeries de la rue Sainte-Anne, jeudi 23 novembre de 16 h à 22 h et, jusqu’au 2 décembre, rues Sainte-Anne, de Louvois, Rameau et Chabanais, Paris IIe.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°585 du 1 novembre 2006, avec le titre suivant : Les antiquaires de la rue Sainte-Anne s’affirment

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