Leon Kossof d’hier et d’aujourd’hui

Quarante ans d’évolution à la Tate Gallery

Par Roger Bevan · Le Journal des Arts

Le 1 juin 1996 - 393 mots

Un an après avoir représenté le Royaume-Uni à la Biennale de Venise, Leon Kossof – si justement caractérisé par Robert Hughes, le fameux critique d’art du Times, comme \"une tortue hantée par la peinture à l’huile\" – a cette fois les honneurs d’une quasi-rétrospective à la Tate Gallery.

LONDRES (de notre correspondant) - Cette exposition des peintures récentes de Leon Kossof (né en 1926) a déjà été montrée au Kunstverein de Düsseldorf et au Stedelijk Museum d’Amsterdam. La Tate Gallery a choisi de l’étoffer pour couvrir quarante ans d’activité en quatre-vingt-dix toiles, mais sans aucun dessin.

Pour la première fois, les œuvres récentes de Kossof pourront être replacées dans le contexte de sa longue carrière, explique Paul Moorhouse, conservateur à la Tate Gallery et responsable de cette version élargie. L’exposition devrait ainsi permettre de revoir certains préjugés tenaces à propos du travail de cet artiste, habituellement rattaché à l’École de Londres, aux côtés de Bacon et Auerbach. Si la réputation de Kossof – des sujets ténébreux, une palette sombre et monochrome, une matière lourde et visqueuse… – peut être acceptée pour la première partie de sa carrière, elle est à réviser pour les étapes suivantes. Son art semble connaître une profonde mutation psychologique en 1969, lorsqu’il se lance dans la série des Piscines, dont quatre grandes versions seront exposées pour la première fois depuis leur présentation en 1972 à la Whitechapel Art Gallery. Traitées en touches légères, ces célébrations des plaisirs de la vie baignent en effet dans une atmosphère optimiste.

"Pelures" de peinture
L’exposition permettra en outre de constater que les "pelures" de peinture qui ornent la surface de ses tableaux récents – et qui ont déclenché tant de commentaires lors de la première exposition de l’artiste chez Anthony d’Offay, en 1988 – sont en réalité une constante de son art depuis vingt-cinq ans : elles résultent d’une technique personnelle qui consiste à disposer les toiles à plat sur le sol avant d’y appliquer la brosse.

La dernière salle de l’exposition reprendra, tout en l’amplifiant, l’accrochage de la salle d’entrée du pavillon britannique de la Biennale de Venise, en juxtaposant quatre toiles d’une boutique de fleurs de la station de métro Embankment, nouveau thème cher à Kossof, et six tableaux de la Christ Church, à Spitalfields.

LEON KOSSOF, du 6 juin au 1er septembre, Tate Gallery, Millbank, Londres, ouvert tlj sauf dimanche, 10h-17h50.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°26 du 1 juin 1996, avec le titre suivant : Leon Kossof d’hier et d’aujourd’hui

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