XVIE et XVIIE Siècles - Une exposition sur la fête… est-ce bien sérieux ? Affirmatif ! Et plutôt deux fois qu’une car la fête est, en réalité, un sujet tout sauf futile.
On l’a tous déjà vécu : dans les moments difficiles, s’amuser et s’étourdir sont d’efficaces remèdes à la mélancolie et une manière de suspendre le temps pour oublier momentanément les problèmes. Nos ancêtres l’avaient bien compris puisqu’ils cultivaient l’art de la fête comme un exutoire salvateur dans les époques les plus dramatiques. D’où, paradoxalement, la profusion de fêtes en tous genres qui émaillent les périodes de guerre et d’épidémies. Le XVIIe siècle, siècle d’or autant que de sang, s’est ainsi adonné frénétiquement aux bals, kermesses, carnavals et autres processions dans un esprit de cohésion sociale et de résistance à la sinistrose. Le Palais des beaux-arts de Lille offre une stimulante relecture de ce thème fleuve dans la culture flamande. Cette belle exposition prend totalement le contrepied de son interprétation traditionnellement folklorique, pour révéler les dessous de cette obsession pour l’allégresse, la ripaille et les danses endiablées. Le parcours riche d’une centaine de pièces alterne avec brio les incontournables – Brueghel, Jordaens etc. – avec des œuvres nettement moins connues, ainsi que des projets décoratifs et des objets parlants tels une immense tête de géant. Une jolie réussite qui repose entre autres sur une scénographie inspirée, ménageant judicieusement différents degrés de lecture, et qui joue malicieusement la carte des télescopages visuels.
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Le sens de la fête
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°787 du 1 juillet 2025, avec le titre suivant : Le sens de la fête





