Le Lyon des Lumières

« La ville n’est pas ostentatoire. Elle est pragmatique », relève Maria-Anne Privat Savigny, la directrice du musée, qui assure le commissariat de l’exposition. Dotée d’une chambre de commerce avant même d’une université, la deuxième cité du royaume est tout entière tournée vers l’industrie et le commerce. Même son architecture fait preuve de sobriété, « et si certains édifices sont remarquables, c’est par leurs imposantes dimensions et par leur adéquation au site », souligne Marie-Félice Pérez-Pivot dans le catalogue de l’exposition. Ainsi de l’Hôtel-Dieu dessiné par Jacques Germain Soufflot, qui s’étire sur 300 mètres le long du quai Courmont, et du quartier industriel créé par l’architecte Perrache au confluent du Rhône et de la Saône.

Les deux fleuves ont contribué à faire de Lyon un centre du commerce européen. Outre la soierie, la ville excelle dans l’industrie de la faïence, de la menuiserie et de l’armurerie. La vie intellectuelle et artistique est, elle, animée par les jésuites, dont l’enseignement inclut la danse et l’expression corporelle ! Mais la ville est d’abord un foyer d’innovations scientifiques : le médecin Claude Pouteau y impose les bases de l’hygiène, et les frères Montgolfier la choisissent pour lancer leur premier ballon. L’excellent catalogue permet de saisir la richesse de ce siècle lyonnais au-delà d’une exposition trop succincte pour l’évoquer pleinement.