Histoire

Paris-1er

Le luxe, c’est…

Musée des arts décoratifs (Mad)

Par Lina Mistretta · L'ŒIL

Le 27 janvier 2021 - 383 mots

Le luxe est un mot magique qui fascine et fait rêver. Il est un concept pluriel dans lequel coexistent l’art, le design, la mode, et l’exposition du Mad, à Paris, ambitionne de donner toute son ampleur à ce sujet si vaste.

Selon un parcours chronologique et thématique, le musée présente donc pas moins de cent pièces, selon une sélection exigeante d’objets témoins d’une évolution sensible de la notion de luxe à travers les civilisations et la géographie. Au Moyen Âge, le luxe, c’est le sel, une denrée essentielle mais coûteuse. À denrée de luxe, contenant précieux : telle salière du XVe siècle est d’un raffinement remarquable et intemporel. Au XVIe siècle, le luxe devient la couleur rouge, rarissime, de cette cape italienne taillée dans un précieux velours de soie et réservée à une élite. Deux siècles plus tard, il se retrouve encore dans la splendeur des textiles, des brocards, des velours et des broderies, tout en s’immisçant dans le dessin des vêtements. Le luxe, ce sont aussi ces fleurs de porcelaine de la manufacture de Vincennes, rehaussées de couleurs chatoyantes qui évoquent le printemps et l’été toute l’année. C’est plus tard la vitesse, la liberté, le voyage, avec l’iconique Hispano-Suiza H6B de 1925, « chef-d’œuvre » de carrosserie. Ce sont ces bijoux incroyables sublimés par un artiste joaillier, comme le collier Noisettes de René Lalique, ou le bracelet Camélia, de la maison Jar, dont la matière semble si vivante. C’est cette vitrine Paysage de 1957 imaginée et créée par deux artistes majeurs de l’art américain du XXe siècle, Jasper Johns et Robert Rauschenberg, pour le magasin Tiffany. C’est le sac Kelly d’Hermès, le génie de la haute couture représenté par Worth. C’est une robe géante que l’on ne porte qu’une fois mais qui marque les esprits avec sa sculpturale crinoline de couleur lapis lazuli, de Balenciaga. C’est l’ultime, le corps sacré portant cette robe Magnificent Gold, chef-d’œuvre de broderie de la créatrice de mode chinoise Guo Pei (2006). A contrario, cette robe Valérie de Jacquemus est en lin, un matériau que le musée voulait mettre à l’honneur dans cette exposition soutenue par la Confédération européenne du lin et du chanvre. Car Simon Porte Jacquemus prône l’idée que le luxe aujourd’hui est un matériau écologique. Avec simplement du lin, il a lui aussi créé l’ultime, l’éco-luxe.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°741 du 1 février 2021, avec le titre suivant : Le luxe, c’est…

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