L’art environnemental japonais

Son titre, « L’écologie des choses… », est dérivé du Mono-ha (« l’école des choses »), un courant artistique né à la fin des années 1960, une période de forte industrialisation et américanisation de la société japonaise, et qui explorait l’interrelation entre matériaux naturels et industriels tout en proposant une nouvelle conception de la sculpture. Après la présentation de trois œuvres emblématiques du Mono-ha, dont la réactivation d’une grande installation de Noboru Takayama (1944-2023), le parcours se poursuit avec une deuxième salle consacrée à Fluxus, une tendance artistique internationale cherchant à fusionner l’art et la vie par des pratiques expérimentales et processuelles. En dialogue avec le travail de trois artistes femmes de ce mouvement (Yoko Ono, Mieko Shiomi, Takako Saito) est présenté un très bel ensemble d’œuvres plastiques d’Hiroshi Yoshimura (1940-2003), influencé par Fluxus et pionnier de la musique environnementale au Japon : vidéos, mail art et magnifiques « partitions musicales », ou « paysages sonores ». Enfin, l’exposition fait la part belle aux artistes contemporains qui poursuivent les réflexions de ces mouvements d’avant-garde tout en explorant les enjeux environnementaux contemporains. On retient notamment l’installation multimédia d’Hideki Umezawa (né en 1986) et Koichi Sato (né en 1974) autour du cycle de l’eau et le très beau diptyque vidéo de Shingo Yoshida (né en 1974), un hommage au mont Fuji sous forme d’épopée familiale intergénérationnelle. Un second volet de l’exposition, centré sur les artistes contemporains japonais en France, sera à découvrir début 2026 au Frac Sud (Marseille).