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La face secrète des sculptures africaines

Par Laure Meyer · L'ŒIL

Le 1 avril 2002 - 248 mots

Quels points communs entre un reliquaire Kota, une statue Kuyu, et tant d’autres œuvres figurant dans la nouvelle exposition du Musée Dapper ? Le fil directeur est leur origine religieuse, leur nature volontairement tenue secrète. Un premier groupe d’objets est centré sur les cultes des ancêtres. Leur but était de conserver dans la famille des ossements des défunts pour protéger les vivants.
De nombreuses ethnies kota et fang gardaient ces reliques dans des paniers ou boîtes surmontés de figurines variées. Certaines statuettes portent une coupe ou une corne pour recevoir les offrandes. Chez les Mbédé et les Kuyu, la solution plastique est différente : c’est le corps de la statue qui devient le conteneur, la tête amovible servant de bouchon. Mais au-delà des défunts, tout un monde d’esprits invisibles exige des autels et des cultes. Chez les Igbo, ce sont des statues-autels, chez les Baoulé les brutales figurines de cynocéphales répondent aux délicates statuettes d’« époux de l’autre monde ». Dans de nombreuses ethnies, les initiations d’adolescents sont marquées par des rites divers et des danses masquées. Infiniment variés, ces masques se situent là où le rite se confond avec le mythe, dans un univers aussi difficilement pénétrable que celui des Dogon. Pour aborder ce domaine dominé par les forces occultes, les connaissances ethnologiques manquent souvent, mais on sait qu’il y a toujours, derrière l’œuvre, la volonté de célébrer un culte.

- PARIS, Musée Dapper, 35, rue Paul Valéry, tél. 01 45 00 01 50, 13 février-21 juillet.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°535 du 1 avril 2002, avec le titre suivant : La face secrète des sculptures africaines

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