Italia Nova

Précis d’une histoire à l’italienne

Par Bénédicte Ramade · L'ŒIL

Le 1 avril 2006 - 359 mots

À travers 120 œuvres, le Grand Palais propose une lecture studieuse de cinquante ans de création artistique en Italie, du futurisme au fascisme, du calme de Morandi au nihilisme de Manzoni.

Après l’exposition « Italie(s), 1880-1910, l’art italien à l’épreuve de la modernité » au musée d’Orsay en 2001 et la relecture de la peinture métaphysique opérée l’an dernier par le musée de Grenoble (voir L’Œil, n° 568), le Grand Palais ouvre le panorama d’un demi-siècle de bouleversements artistiques dans la péninsule, de 1900 aux années 1950. L’art italien s’expose donc à Paris dans toute son ambiguïté, alors même que l’on attend l’exposition sur le futurisme au Centre  Pompidou.
Pourquoi la modernité italienne n’en finit-elle pas de séduire les grandes institutions françaises ? Qu’avait-elle encore à cacher auprès du public et des historiens d’art ? Que fallait-il éclaircir ?

Un panorama tranquille de la création en Italie
Cette fois, le regard est interne, puisque la commissaire de l’exposition, Gabriella Belli, est directrice du Museo d’Arte moderna e Contemporanea (MART) de Rovereto. L’exposition s’ouvre sur les premières années du siècle, sous l’influence du divisionnisme, et dans son sillage fait bien sûr la part belle au futurisme dont la section rassemble une trentaine de pièces. Elle s’arrête plus largement
encore avec une cinquantaine d’œuvres sur ces années qui auront vu s’accomplir l’avènement du « retour à l’ordre » autour de Giorgio de Chirico, Carlo Carrà et Mario Sironi sur fond de montée et d’assise du pouvoir mussolinien.
Quant à ce qui a motivé le choix d’une section exclusivement dédiée au peintre de natures mortes Giorgio Morandi, il faut peut-être chercher du côté de la provenance de la dizaine de toiles exposées : l’institution de Rovereto.
Enfin ce parcours tranquille et studieux, chronologique, s’achève sur les années 1950, secouées par les audaces nihilistes des assauts de Lucio Fontana (à force de lacérations contre ses toiles), aux déclarations du jeune Piero Manzoni et aux digressions plastiques d’Alberto Burri. Une leçon d’histoire qui se finirait sur les mots écrits par Manzoni alors âgé de vingt-sept ans : « Il n’y a rien à dire, il n’y a qu’à être, il n’y a qu’à vivre ».

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°579 du 1 avril 2006, avec le titre suivant : Italia Nova

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