Art moderne

La Cohue-Musée des beaux-arts, Vannes (56)

Hans Hartung : de l’art de l’estampe

Jusqu’au 29 janvier 2012

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 17 novembre 2011 - 405 mots

VANNES

Stylet en main, il est penché sur la plaque de cuivre qu’il est en train de graver. Si, à cet instant précis, Hans Hartung ne pense pas particulièrement à toutes ces peintures qu’il a brossées à grands coups de branches, de balais, de brosses ou de peignes, la concentration et le geste sont les mêmes.

On connaît l’œuvre peint de l’artiste, on ne sait pas toujours combien est considérable son œuvre estampé, quelque six cents gravures et lithographies. De par la nature graphique de son travail, Hans Hartung (1904-1989) s’est toujours volontiers adonné à la pratique de l’estampe. Plus que chez d’autres, c’est là un exercice qui lui convenait à merveille et, dès lors qu’il en avait l’opportunité, il s’y consacrait. Aussi cette partie-là de son œuvre ne s’offre-t-elle pas à voir dans un continuum, mais sur le mode sériel.

Rétrospective, l’exposition de La Cohue en suit fidèlement le déroulé, des débuts de l’artiste dans les années 1920-1940, entre figuration et abstraction, puis dans les années 1950 jusque dans les années 1970 où le geste s’impose comme la marque d’un style. Alors que les premières eaux-fortes et pointes sèches témoignent de l’influence qu’ont exercée sur lui les gravures sur bois des expressionnistes allemands tels que Heckel, Pechstein ou Nolde, Hartung va très vite privilégier le trait et son œuvre basculer dans l’abstraction.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, son art prend en compte les recherches plastiques d’une esthétique qui se développe sur le plan gestuel. Au fil du temps, la couleur tend à laisser place à l’exclusivité de la ligne et du noir et blanc, tant l’artiste est enclin à la rapidité. « Mes éclairs enfantins ont eu, j’en suis sûr, une influence sur mon développement artistique, sur ma manière de peindre. Ils m’ont donné le sens de la vitesse du trait, l’envie de saisir… l’instantané, ils m’ont fait connaître l’urgence de la spontanéité. » Extraites de son ouvrage au titre d’Autoportrait (1976), ces lignes témoignent surtout des ponts qui existent chez lui entre peinture et estampe. Il avoue même que, dans les années 1960, sa façon de gratter la matière de ses tableaux vient de la gravure et celle d’occuper toute la surface de ses planches est la conséquence de l’usage de la peinture au pistolet. Xylographies et lithographies de la fin en sont une magistrale démonstration.

Voir « Hans Hartung. Estampes »

La Cohue-Musée des beaux-arts, 9, place Saint-Pierre, Vannes (56), www.mairie-­vannes.fr

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°641 du 1 décembre 2011, avec le titre suivant : Hans Hartung : de l’art de l’estampe

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