Georges Folmer - Les chemins de l’abstraction

Par Colin Cyvoct · L'ŒIL

Le 23 février 2010 - 349 mots

Le musée des Beaux-Arts de Rennes rend hommage à un artiste qui a franchi en un demi-siècle des étapes qui l’ont mené d’une peinture très conventionnelle aux avant-gardes les plus novatrices.

Le parcours de Georges Folmer (Nancy 1895-Neumühl, Allemagne, 1977) est en effet étroitement associé au développement de l’abstraction géométrique en Europe.
 
Alors qu’il suit les cours de l’école des Beaux-Arts de Nancy, la guerre éclate. Fait prisonnier par les Allemands en 1914, le jeune homme réalise de nombreuses aquarelles et des dessins satiriques illustrant la vie dans son camp d’internement. Libéré en 1917, il gagne Genève et y organise sa première exposition. Rejoignant Paris dès la fin des hostilités, Folmer pratique alors une peinture figurative influencée par le groupe des Nabis tout en participant assidûment jusqu’en 1934 aux salons parisiens : Salon d’automne, Salon des indépendants et Salon des Tuileries.
 
Deux rencontres, en 1926 avec Félix Del Marle qui diffuse les idées du néoplasticisme en France, puis en 1932 avec Auguste Herbin, président d’Abstraction-Création, ont une influence décisive sur l’évolution de l’artiste. Il réfléchit alors aux moyens de supprimer toute anecdote pour ne s’attacher qu’à la composition et à la structure. Il rêve d’une œuvre totalement rationnelle, débarrassée de toute subjectivité. La volonté délibérée de ne prendre en compte que la construction géométrique, l’équilibre et les proportions renouvelle son vocabulaire plastique. Des recherches mathématiques approfondies sur le nombre d’or renforcent ses convictions. Ainsi, en une décennie, l’artiste est passé d’une figuration « épurée » au cubisme, puis à l’abstraction la plus radicale.

À partir de 1941, Folmer ne se limite plus au cadre traditionnel de la peinture de chevalet. Il crée des constructions spatiales polychromes en trois dimensions, totalement abstraites. Seuls lui importent les rapports entre forme, volume, surface et couleur. Puis il fait intervenir le mouvement à partir des années 1960. Balancement, suspension ou rotation, parfois actionnés par un moteur ou par le spectateur, constituent alors les éléments essentiels de transformation des composantes ou de la structure de l’œuvre.

Voir

« Georges Folmer (1895-1977) », musée des Beaux-Arts, 20, quai Émile-Zola, Rennes (35), www.mbar.org, jusqu’au 23 mai 2010.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°622 du 1 mars 2010, avec le titre suivant : Georges Folmer - Les chemins de l’abstraction

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