Fontainebleau

Promenade en plein art...

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 31 juillet 2007 - 389 mots

Tout au long du xixe siècle, la forêt de Fontainebleau a offert aux peintres, photographes, graveurs, un choix considérable de motifs qui leur permit de faire du paysage un genre majeur.

Au seul nom de Fontainebleau trois mots sont rattachés : ceux de forêt, de château et d’école. Si le premier désigne un milieu naturel qui a été prisé de toute histoire pour le charme de ses paysages et si le deuxième rappelle ce que fit François Ier du royal rendez-vous de chasse de ses aïeux, le dernier en dit long sur l’influence des deux précédents dans l’histoire de l’art.
Alors qu’au xvie siècle, la décoration du château est à l’origine de l’école dite de Fontainebleau, trois cents ans plus tard la forêt offre aux artistes un lieu idéal où puiser les motifs d’une peinture de paysage, exclusive et résolue.

Arbres, rochers, lumière, dans un atelier grandeur nature
Du dedans au dehors, la forêt de Fontainebleau s’impose au xixe siècle comme un atelier grandeur nature. Ses gorges, ses vallées, ses rochers deviennent les sujets de prédilection des Corot, Millet, Monet et les autres, jusque même Picasso au début des années 1920. Non seulement de ces peintres d’ailleurs, mais de toute une cohorte de photographes qui, très tôt, n’ont pas manqué d’être attirés par les jeux de lumière de la forêt. Comme l’ont été plus tard, par sa vastitude et la
variété de sa topographie, de nombreux cinéastes qui y ont trouvé là le décor à l’expression de leur imaginaire.
Tout à la fois paisible et inquiétante, sombre et aveuglante, la forêt de Fontainebleau résume toutes les forêts. Elle présente toutes les qualités qui en font un lieu familier et étrange. Tour à tour
romantique, réaliste puis impressionniste, elle est un véritable mythe, le lieu par excellence de toutes les histoires possibles. Élégante et populaire, privée et publique, elle attire tous les publics.
Pour toutes ces raisons, la forêt de Fontainebleau méritait bien à son tour de ne plus servir simplement de faire valoir, de ne pas figurer seulement comme prétexte à la réalisation d’une œuvre, voire d’un chef-d’œuvre, mais d’être enfin le sujet lui-même d’une exposition. Le héros de la fête, en quelque sorte.
L’exposition que le musée d’Orsay lui consacre jusqu’au 13 mai 2007 organise une réunion ouvertement éclectique de peintures, dessins, photographies et films que celle-ci a inspirés.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°590 du 1 avril 2007, avec le titre suivant : Fontainebleau

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