Ferdinand Ier l’Humaniste

Vienne rend hommage au frère de Charles-Quint

Le Journal des Arts

Le 13 juin 2003 - 441 mots

Le Kunsthistorisches Museum de Vienne a choisi de retracer cet été la vie de l’ancien souverain d’Autriche, Ferdinand Ier. Moins célèbre que son frère aîné Charles-Quint, Ferdinand Ier a su se distinguer par son action en faveur du développement artistique de l’empire des Habsbourg, sa politique multiethnique et son humanisme.

VIENNE - Après une exposition consacrée à Charles-Quint, le Kunsthistorisches Museum se penche cet été sur son frère cadet, Ferdinand Ier, à l’occasion du cinq-centième anniversaire de sa naissance. Peu après l’accession au trône de Charles-Quint en 1520, Ferdinand – fils de Philippe le Beau et de Jeanne d’Aragon et de Castille – obtient les terres des Habsbourg situées en Europe centrale. Il règne à partir de 1521 sur l’Autriche, la Bohème et la Hongrie, à une époque tourmentée par les guerres de religion. Son œuvre de médiation politique, tout comme ses efforts pour donner naissance à ce qui allait devenir l’empire multiethnique des Habsbourg, lui valent d’occuper une place de choix dans les livres d’histoire et d’être considéré comme l’un des souverains autrichiens les plus importants. Ses nombreuses passions sont en revanche moins connues : les arts, les sciences, l’architecture – on lui doit l’imposant développement dans le style Renaissance du château de Prague – et la botanique. Outre la rénovation de l’université de Vienne et de la Bibliothèque de la cour, mais aussi la commande d’une série de tableaux dynastiques, il a fait de la Kunstkammer [collection artistique] des Habsbourg une institution destinée à recueillir les diverses expressions de l’art et du talent. Contrairement à son frère Charles-Quint, dont l’intérêt premier était la politique, Ferdinand Ier a été un connaisseur éclairé qui a marqué son temps par son humanisme.
L’exposition qui se tient actuellement au Kunsthistorisches Museum tente de redonner une visibilité à Ferdinand Ier, resté trop souvent dans l’ombre de son frère. Sa biographie et son œuvre politique, au sein de l’empire et dans le cadre de ses relations internationales, sont retracées à l’aide de nombreuses œuvres provenant de musées et galeries – principalement espagnols et flamands en ce qui concerne sa jeunesse, et tchèques et hongrois pour les années de maturité. Vienne, Prague et Budapest sont devenues sous son règne de grands centres artistiques, comme en témoignent les documents historiques et politiques exposés, parmi lesquels des tableaux, miniatures, dessins, gravures, tapisseries, bijoux, ou essais – dont les œuvres de Pisanello, du Titien, de Giuseppe Arcimboldo, Jan Vermeyen, Albrecht Dürer ou Albrecht Altdorfer.

FERDINAND Ier EMPEREUR 1503-1564, L’ESSOR DE LA MONARCHIE DES HABSBOURG

Jusqu’au 31 août, Kunsthistorisches Museum, Maria-Theresien-Platz, Vienne, tél. 43 152 524 403, www.khm.at, tlj 10h-18h, le jeudi 10h-21h. Catalogue édité en allemand, 598 p., 45 euros.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°173 du 13 juin 2003, avec le titre suivant : Ferdinand Ier l’Humaniste

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