Maison européenne de la photographie (Mep) jusqu’au 30 mars 2008

Expositions photos... La Mep plus ultra

Par Bénédicte Ramade · L'ŒIL

Le 26 février 2008 - 384 mots

Comme à son habitude, la Maison européenne de la photographie offre en une visite cinq expositions variées, des expérimentations réalisées pour le magazine Elle par Peter Knapp aux noir et blanc éternels d’Édouard Boubat. Et comme à l’accoutumée, l’institution parisienne offre à chacune de ses explorations une publication remarquable.
Au sous-sol, se déploient les vues de villes déshumanisées de Jean-Christophe Ballot, riche exposition autour de quinze métropoles. Berlin, Paris et Shanghai y tiennent le haut du pavé, minérales, monumentales, vides. « Mes images interrogent la mémoire, elles portent l’histoire de la ville, de la sédimentation urbaine. Quelque chose de l’ordre de la mutation et de la trace est à l’œuvre dans mon travail », et une étrange sensation de villes inhabitables !
Comme un contrepoint, l’homme et l’humanité dominent la passionnante présentation du mensuel Réalités, bijou éditorial publié de 1946 à 1978. Le meilleur des années 1950 et 1960 y est montré, couvertures et doubles pages de ce magazine promu « observatoire du monde » géopolitique, social, religieux, scientifique, artistique, sociologique et médical. Et quel générique de collaborateurs prestigieux ! Outre Jean-Philippe Charbonnier et Édouard Boubat, on croise au fil des reportages Frank Horvat, Brassaï, Cartier-Bresson, Doisneau, Avedon ou Irving Penn, excusez du peu. Les couvertures fascinent par leur « nudité », faisant pleinement confiance à la photographie seulement marquée du nom discret de la revue. Jolie leçon à une époque où les unes et la titraille « massacrent » les plus beaux visuels ! Cette leçon éditoriale, la qualité des images et l’audace des sujets mériteraient à elles seules le déplacement.
Mais ce serait « oublier » les monographies dédiées au Japonais Shoji Ueda et à Boubat, et le volet offert au plan plus expérimental et inégal du travail de Peter Knapp, dont les séries de mode occupent l’espace de la vitrine. L’œuvre du Français se décline en un panorama noir et blanc des années 1950 et 1960, une salle de portraits et d’autoportraits et de découverte des travaux réalisés par Boubat à la fin de sa vie. Et les images étranges de Ueda de renforcer l’attrait de ce polyptyque photographique de premier ordre.

«”ˆPeter Knapp », « Shoji Ueda », « Edouard Boubat », « Réalités » et « Jean-Christophe Ballot », Mep, 5/7, rue de Fourcy, Paris IVe, www.mep-fr.org, jusqu’au 30 mars 2008.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°600 du 1 mars 2008, avec le titre suivant : Expositions photos... La Mep plus ultra

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