De L’antiquité À Nos Jours - « Et quand ils eurent franchi le pont, les fantômes vinrent à leur rencontre.
» C’est la phrase du Nosferatu (1922), le chef-d’œuvre du cinéma expressionniste allemand de Friedrich Wilhelm Murnau, qui accueille les visiteurs à l’entrée de l’exposition « Fantômes ». Les visiteurs, en pénétrant dans les salles obscures aux murs noirs du parcours, franchissent un seuil où le monde des vivants devient poreux à celui des esprits. Les fantômes y viennent effectivement à leur rencontre, des cinq continents. Ils témoignent d’un besoin universel de faire la paix avec les morts. Érudite et foisonnante, cette troublante exposition, dont le commissariat général est assuré par l’anthropologue, archéologue et médecin légiste Philippe Charlier, entraîne les visiteurs de l’Antiquité à aujourd’hui, des objets apotropaïques qui protègent depuis les fonds des âges des mauvais esprits aux stèles funéraires romaines rappelant le souvenir d’êtres aimés morts trop jeunes et aux ombres de Christian Boltanski, mort en 2021. Ce riche parcours plein de poésie, qui démontre aussi que l’amour est plus fort que la mort, ne cesse de surprendre, découvrant aussi bien le stupéfiant autoportrait que Victor Hugo demanda à la Mort elle-même d’esquisser au cours d’une séance de spiritisme que les costumes revêtus par les fantômes au Bénin ou encore une malle de chasseur de fantômes du début du XXe siècle. Petits ou grands, les visiteurs sont comme ces enfants qui ne croient pas aux fantômes mais qui en ont peur, ou des chercheurs de ces êtres victimes d’une mauvaise mort et qui n’ont pu rompre le lien avec la vie…
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Esprit, es-tu là ?
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°788 du 1 septembre 2025, avec le titre suivant : Esprit, es-tu là ?





