Enfin Pincemin

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 19 juin 2008 - 228 mots

Il avait ce talent fou de l’artiste qui peut s’octroyer la liberté de passer d’empreintes de tôles ondulées à des collages de toiles puis de somptueux glacis, de sujets cosmographiques à celui de la chasse au lion.

Depuis qu’il avait commencé à travailler en participant à l’aventure de Support/surface, Jean-Pierre Pincemin, né en 1944, brutalement disparu en 2005, n’avait qu’une seule ligne de conduite : ne jamais s’attacher à un style.
Non qu’il était inconstant ou velléitaire, mais rien ne lui paraissait plus vain que de se soumettre à une théorie ou à un mot d’ordre, et il n’avait d’autre but que de faire ce que bon lui semblait. Autodidacte, animé d’une immense curiosité, il considérait qu’être artiste « relevait avant tout d’une décision, non d’un apprentissage ou d’un savoir-faire ». En bref, avoir l’esprit ouvert et disponible pour tenter d’apporter une réplique personnelle à l’écho du monde.
L’heureuse initiative du Centre d’art de l’Yonne de rassembler quelques-uns des éléments de l’archipel Pincemin est l’occasion d’apprécier l’incroyable inventivité de cet artiste dont on ne mesure pas toujours la fortune critique. Et pourtant, il est avec d’autres disparus comme Gasiorowski, Gina Pane ou Absalon, l’un des artistes phares aux yeux de nombreux jeunes. Pour l’exemple, donc.

« Jean-Pierre Pincemin », Centre d’art de l’Yonne, château de Tanlay, Tanlay (89), tél. 03 86 72 85 31, jusqu’au 26 septembre 2008.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°604 du 1 juillet 2008, avec le titre suivant : Enfin Pincemin

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