L’artiste esquisse dans son œuvre une relation symbiotique entre l’enfant et l’animal.
Paris. Le Mac Lyon lui avait offert en 2020 sa première grande rétrospective, sous le titre « L’homme aux mille natures ». Alors qu’Edi Dubien (né en 1963) est revenu en 2024 à Lyon pour la 17e Biennale d’art contemporain avec un ensemble de ses œuvres (présentées aux Grandes Locos et au Musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal), le Musée de la chasse lui consacre sa première exposition monographique dans une institution parisienne. L’artiste a créé pour l’occasion un nombre important de dessins, peintures, installations et sculptures en céramique et en résine. Son travail, célébration d’une symbiose entre l’homme et la nature, comporte beaucoup de portraits d’enfants, souvent aux côtés d’animaux. Les gamins peints par Edi Dubien ont un air grave et clairvoyant. Quant aux renards, ours et sangliers, ils sont ici figés par la taxidermie.
Le parcours se déploie dans l’ensemble du bâtiment, notamment au rez-de-chaussée, où une salle d’exposition temporaire a été aménagée ; tapissée d’un papier peint dessiné par l’artiste (variation sur le thème de la Vanité associant tête de mort et coccinelle), elle accueille un accrochage dense composé de 200 dessins de format variable, tandis qu’au centre de l’espace est posée une embarcation en céramique opalescente sillonnée de coulures bleues, telle une arche de Noé noyée de larmes.
L’exposition se poursuit à la manière d’un jeu de piste dans les collections, au milieu des trophées et des panoplies cynégétiques, jusqu’au dernier étage mansardé où sont également montrées plusieurs œuvres d’art contemporain acquises au gré des différentes invitations du musée à des artistes. Dommage que la signalétique se fasse au fur et à mesure de plus en plus discrète – il faut trouver les lourdes fiches de salles dont certaines sont en partie effacées. Un beau catalogue, préfacé par le metteur en scène Thomas Jolly, est en vente à la librairie, dont la l’intéressante sélection sur les thèmes en lien avec le vivant prolonge la visite et la réflexion.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°647 du 17 janvier 2025, avec le titre suivant : Edi Dubien, invité naturel du Musée de la Chasse





