Genève (Suisse)

Déplacements sans fin

Espace Muraille - Jusqu’au 4 mai 2019

Par Colin Cyvoct · L'ŒIL

Le 28 mars 2019 - 223 mots

Les dispositifs vidéo très sophistiqués de Michal Rovner projettent sur des supports variés de petits personnages sans identité déterminée, se déplaçant dans des paysages désolés entrecoupés d’espaces sombres.

L’œil se trouve confronté à de troublantes réalités formelles pas toujours immédiatement et clairement déchiffrables. Ces minuscules silhouettes humaines en déplacements lents et réguliers sont parfois vues de très loin, de très haut, semblables à des colonnes de fourmis se croisant et s’entrecroisant sans fin. « Derrière chacune de ces figures anonymes, il y a une personne, un individu, qui a dû s’éloigner de sa réalité, de sa maison, de ses origines, et se déplacer sur des routes difficiles et inconnues pour chercher sa place », commente l’artiste, née en 1957 en Israël. Faisant bien sûr référence aux tragédies migratoires contemporaines, le titre de l’exposition, « Dislocation », choisi par l’artiste, renvoie aux déracinements violents et aux migrations contraintes d’humains tant au Proche-Orient que sur le reste de la planète. Cracks in Time, une impressionnante projection immersive visible dans la cave de l’Espace Muraille, présente deux imposantes et sombres silhouettes féminines donnant l’impression de se lamenter sur le destin tragique de l’humanité et de lancer des appels à l’aide. Michal Rovner ne raconte pas d’histoires. Elle regarde, interroge, puis réalise des œuvres avec la volonté de rendre compte de la gravité et de l’intensité des réalités contemporaines. Avec humanité.

« Michal Rovner. Dislocation »,
Espace Muraille, 5, place des Casemates, Genève (Suisse), www.espacemuraille.com

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°722 du 1 avril 2019, avec le titre suivant : Déplacements sans fin

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