« Charlotte Posenenske: Work in Progress » suit un parcours chronologique, montrant d’abord les premiers dessins et peintures de l’artiste, suivis de deux salles consacrées à ses sculptures.
Installée en Allemagne, Charlotte Posenenske questionne les conditions de travail à la chaîne et l’authenticité des œuvres d’art. Sa carrière fut brève, puisqu’elle décide en 1968 de stopper son activité artistique pour devenir sociologue. À sa mort, en 1985, Charlotte Posenenske a laissé derrière elle l’autorisation de continuer la production de ses œuvres, échappant d’une certaine façon aux lois du marché. Son travail fait écho aux mouvements internationaux de l’époque, de l’Art informel au minimalisme en passant par le Groupe Zero. Ses séries les plus remarquables sont sans doute Series B, C, D, DW et E, qui sont amenées à être « activées » par les « consommateurs » qui acquièrent l’œuvre, c’est-à-dire à être assemblées selon leurs désirs. Ainsi, certaines pièces peuvent être modifiées par les visiteurs, d’autres sont déplacées au fil de l’exposition par les employés du musée. Il s’agit de la première rétrospective nord-américaine de l’artiste conceptuelle allemande. En parallèle, la Fondation Dia a fait l’acquisition de cent cinquante-cinq de ses œuvres, plaçant Charlotte Posenenske au même niveau que ses contemporains tels que Donald Judd, Sol LeWitt ou Mary Corse et donnant une nouvelle vision européenne et politique à la collection de la Dia, centrée sur les artistes minimalistes et conceptuels.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°722 du 1 avril 2019, avec le titre suivant : Charlotte Posenenske, une œuvre toujours active
