Lyon (69)

Cage/Satie - Un duo d’enfer

Mac, Musée d’art contemporain - Jusqu’au 30 décembre 2012

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 10 octobre 2012 - 365 mots

Auteur en 1937 d’un manifeste sur la musique intitulé The Future of Music: Credo, John Cage, qui a touché à tous les registres de la création, compte parmi les figures les plus influentes de la scène artistique internationale de la seconde moitié du XXe siècle.

Tant sur le plan musical que sur celui des arts plastiques et de la poésie. Curieux de toutes les formes d’expression, le Musée d’art contemporain de Lyon, dirigé de main de maître par Thierry Raspail depuis près de trente ans, a eu l’excellente idée d’organiser une exposition réunissant différentes œuvres de l’artiste et d’Erik Satie. S’il n’est plus temps de présenter ce dernier, figure culte et volontiers impertinente en son domaine, John Cage l’a toujours considéré comme exemplaire. La liberté de ton et la richesse d’invention dont témoigne l’œuvre de Satie – il suffit de réécouter ses Véritables Préludes flasques pour le mesurer – n’ont cessé de nourrir le travail de l’Américain.

Né à Los Angeles en 1912, mort à New York quatre-vingts ans plus tard, John Cage a développé une œuvre qui s’est appliquée à ne pas faire de différence entre l’art et la vie, cherchant à établir toutes sortes de ponts entre le son, la danse, la peinture, la photo, la vidéo et la littérature. « Nous vivons dans un monde où vivent des choses aussi bien que des gens ; les arbres, les pierres, l’eau, tout est expressif… Même le banal a un potentiel esthétique », se plaisait-il à dire. Théoricien, proche du mouvement Fluxus, Cage, à l’instar de Satie, était toujours avide d’expérimentations, et son art encourageait autant à la jubilation qu’à la rigueur.

L’exposition lyonnaise, répartie sur deux niveaux, est notamment l’occasion de (re)découvrir deux de ses œuvres majeures. D’une part, Extended Lullaby, une composition sonore, textes et sculptures, produite juste après sa mort selon ses recommandations ; d’autre part, The First Meeting of the Satie Society (1985-1992), conçue comme une collection de « cadeaux » faite à son mentor. Une nouvelle fois, le Mac de Lyon fait preuve là d’une programmation singulière et inédite.

Voir « Cage's Satie : Composition for Museum »

Musée d'art contemporain (Mac), Cité internationale, 81, quai Charles-de-Gaulle, Lyon (69), www.mac-lyon.com

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°651 du 1 novembre 2012, avec le titre suivant : Cage/Satie - Un duo d’enfer

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