Au plus près de Weegee

Cette année d’anniversaire conçue par Jean-Marc Lacabe, son directeur depuis 2001, ne déroge pas à ce principe. Weegee vient en préambule de, cet été, la jeune photographie espagnole, avant qu’en septembre Jean Dieuzaide (1921-2003) et Robert Doisneau (1912-1994) ne reprennent leur dialogue, et que la collection du Château d’Eau ne fasse en novembre l’objet pour la première fois d’une importante exposition aux Jacobins. En ouverture de cette année commémorative donc, l’œil curieux, frontal, humaniste et facétieux de Weegee, né Arthur Fellig (1899-1968), et les vintages de la collection de la Fondation Auer Ory qui couvrent toute sa production, de New York à Los Angeles où le reporter choisit de s’installer en 1946 afin d’entamer une autre partie de sa carrière vouée à la photographie des stars, aux collages et à l’expérimentation. La plongée dans l’œuvre est d’autant plus réussie que le découpage donne la mesure de la proximité, de l’attention portée par Weegee aux expressions, gestes et regards, que ce soit sur une scène de crime, dans les gradins d’un cirque ou dans un bar. Au cours du cheminement se brosse un portrait particulièrement vivant du New York populaire des années 1930-1940 et un portrait en creux du photographe qui a fait longtemps de la nuit son terrain d’investigation.