Atlan, la terre et le feu

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 28 octobre 2008 - 253 mots

Présentée en avant-première à la Fiac, l’exposition des œuvres de Jean-Michel Atlan (1913-1960), chez Applicat-Prazan, est à inscrire dans le cycle des grandes monographies que cette galerie parisienne a choisi de consacrer à certaines grandes figures abstraites de la seconde moitié du XXe siècle.

S’il ne se réclamait pas de cette tendance, « ni du point de vue du climat de [ses] œuvres, ni du point de vue “exécution” », c’est qu’il revendiquait pour sa peinture le qualificatif de « vivante ».
Vivante, l’œuvre d’Atlan l’est éminemment. Le jeu de formes qui configurent ses compositions procède en effet d’une sorte de vitalisme qui leur confère quelque chose d’organique. La difficulté que nous avons à les identifier illustre ce qu’il en est de la vision proprement « métaréaliste » du peintre et s’il est bien difficile de dire leur origine, c’est qu’elles expriment des notions génériques essentielles et dynamiques. Il y va ici d’une émergence, là d’une arborescence, ici d’un enchaînement, là d’un entrelac.
On pourrait tout autant y repérer les éléments d’un vocabulaire plastique qui constituerait un véritable langage. D’où une dimension symbolique qui, si elle ne s’offre pas à voir dans un espace immédiat, est à déduire des combinaisons de tons et de valeurs de la gamme chromatique, volontiers sourde qui caractérise l’art d’Atlan. Et le rattache à une esthétique élémentaire dont la terre et le feu seraient les paramètres fondateurs.

« Jean-Michel Atlan », Applicat-Prazan, 16, rue de Seine, Paris VIe, tél. 01 43 25 39 24, jusqu’au 13 décembre 2008.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°607 du 1 novembre 2008, avec le titre suivant : Atlan, la terre et le feu

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