Alfred Janniot reçoit de nouveau les honneurs

Par Lina Mistretta · L'ŒIL

Le 2 novembre 2007 - 326 mots

Jacques Carlu, grand architecte français, disait de Janniot qu’il avait « rendu à la sculpture son rôle d’art intégré à l’architecture », qualifiant son travail d’« héroïsme michelangelesque ». Bel hommage rendu à l’artiste prolifique et puissant, comblé d’honneurs de son vivant – grand prix de Rome 1919,
professeur aux Beaux-Arts, académicien – puis tombé dans l’oubli. Peu le connaissent, en effet, mais nombreux sont ceux qui ont admiré l’une de ses œuvres.
Réparation est faite au musée des Beaux-Arts de Nice, qui lui consacre sa première rétrospective officielle. Le musée lui avait commandé deux œuvres majeures, le monument aux morts (trente mètres), son premier modèle de sculpture architecturale, et la Fontaine du Soleil, sur la place Masséna. Les expositions internationales, génératrices de grands chantiers, vont lui donner
l’occasion d’assouvir sa puissance de composition et le consacrent maître de la sculpture monumentale.
En 1925, il présente Hommage à Jean Goujon, sculpture réalisée à la villa Médicis. Pour l’exposition coloniale de 1931, il « tapisse » les murs du musée des Colonies d’un tableau mouvant de 1 200 m2. En 1937, ses reliefs couvrent la façade sud du palais de Tokyo de muses célébrant Arts, Beauté et Amour. Ces deux dernières œuvres s’inscriront comme les archétypes de la sculpture muraliste des années 1930.
La gloire installée, les commandes seront nombreuses, elles vogueront même sur les bateaux transatlantiques et jusqu’à New York, sur la façade du Rockefeller Center. Bien que son œuvre souligne indéniablement des références classiques, Janniot y apporte une manière toute personnelle et, au-delà de tout débat stylistique, sa puissance, son souffle et sa liberté créatrice.
À l’occasion de cette rétrospective, le musée Chéret présente une soixantaine de sculptures, dessins, gravures et huiles appartenant principalement à des collectionneurs privés et au galeriste parisien Michel Giraud. Une première étape qui dévoile l’immense talent de Janniot et son importance dans l’histoire de la sculpture monumentale.

« Alfred Janniot, sculpteur des années 1930 », musée des Beaux-Arts de Nice, 33, avenue des Baumettes, Nice (06), www.musee-beaux-arts-nice.org, jusqu’au 9 décembre 2007.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°596 du 1 novembre 2007, avec le titre suivant : Alfred Janniot reçoit de nouveau les honneurs

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