Cologne (Allemagne)

Ainsi naissait la modernité

Wallraf-Richartz-Museum - Jusqu’au 30 décembre 2012

Par Colin Cyvoct · L'ŒIL

Le 10 octobre 2012 - 319 mots

Une belle effervescence règne sur le front culturel en ces années 1910 dans le tout nouvel empire allemand proclamé à Versailles en 1871.

Les débats entre jeunes artistes avides de nouveauté se développent en opposition aux idées conservatrices et nationalistes du pouvoir impérial. Les initiatives les plus novatrices émergent à Dresde en 1905 avec Die Brücke, à Berlin en 1910 avec la galerie Der Sturm et à Munich en 1911 avec Der Blaue Reiter. Cette frénésie ne tarde pas à se répandre dans les grandes villes de l’ouest de l’Allemagne.

Au printemps 1912, un véritable tsunami de plus de six cent cinquante peintures et sculptures venues de toute l’Europe, d’une modernité étourdissante, déferle sur Cologne. Dans un pavillon récupéré à l’Exposition universelle de Bruxelles et remonté dans la grande ville rhénane s’ouvre la quatrième et la plus importante exposition du Sonderbund. Créée en 1909, cette association a l’ambition de faire découvrir les artistes les plus novateurs de l’époque.

Pour la première fois, sont présentés simultanément cent vingt-cinq œuvres de Van Gogh, trente-six Munch, vingt-six Cézanne, vingt-cinq Gauguin, seize Picasso, dix-sept Signac… sans oublier les artistes autrichiens (Kokoschka, Schiele…), allemands (Macke, Nolde, Marc…), suisses, hongrois… et deux peintures d’El Greco (1541-1614) !

Un siècle plus tard, le Wallraf-Richartz-Museum propose un remake de cette exposition historique. Il n’a évidemment pu réunir cent vingt-cinq Van Gogh, mais quinze tout de même, et des meilleurs, ainsi que six Cézanne, cinq Gauguin, en tout cent vingt œuvres, qui toutes étaient présentes à l’exposition de 1912. Bel exploit ! Rarement montrés, car provenant de collections privées, une aquarelle de Van Gogh (mai 1889), une nature morte de Cézanne (1879-1880) et un paysage tahitien de Gauguin (1896). Et beaucoup d’autres toiles remarquables, tels ce nu du peintre autrichien Anton Faistauer (1887-1930), un petit Egon Schiele de 1912 ou un paysage d’une sobriété toute « richterienne » de l’artiste allemand Julius Bretz (1870-1953).

Voir « 1912 – Mission Moderne »

Wallraf-Richartz-Museum, Obenmarspforten, Cologne (Allemagne), www.wallraf.museum

Voir la fiche de l'exposition : 1912 – Mission Moderne

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°651 du 1 novembre 2012, avec le titre suivant : Ainsi naissait la modernité

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