XVIIIe siècle - Des femmes de l’aristocratie d’Ancien Régime, revenues en France après avoir fui pour échapper à la mort pendant la Révolution, et qui semblent perdues, dans un éternel exil intérieur.
Des enfants élégants, pleins de grâce et de confiance en l’avenir, dont on a oublié que leur grand-mère avait été courtisane. Un comédien moqué par la presse pour sa petite taille, et dont le portrait révèle soudain la verve, la prestance, le panache. Une actrice dont on s’émerveillait de la beauté lorsqu’on la voyait de loin sur scène, et qui apparaît dans son portrait avec ses défauts, ses imperfections, relevant d’un autre type de sensualité. Pas question d’idéaliser, de gommer les aspérités ou les douleurs d’une existence. Elle-même prise entre deux mondes, fille naturelle d’un marquis qui dut émigrer pendant la Révolution et épouse d’un artiste qu’elle n’aimait guère mais dont le nom – Romany – la protégea pendant la Terreur, Adèle de Romance (1769-1846) saisit avec acuité l’invisible, l’incertain, l’entre-deux. Cette portraitiste à la vie rocambolesque qui commença à peindre à la façon d’Élisabeth Vigée-Lebrun avant de trouver son style, qu’elle a renouvelé tout au long de sa carrière, s’invite au Musée Fragonard à Grasse, particulièrement engagé dans la reconnaissance des artistes femmes dans l’histoire de l’art du XVIIIe siècle. Accompagné de textes didactiques, le parcours propose de découvrir une artiste talentueuse, qui vécut de sa peinture, comprenant que l’art serait pour elle un outil d’émancipation et de puissance.
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Adèle de Romance, portraitiste des entre-deux
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°788 du 1 septembre 2025, avec le titre suivant : Adèle de Romance, portraitiste des entre-deux





