XXe Siècle - Depuis longtemps, l’historien de l’art Matthieu Poirier portait « l’idée d’une exposition qui retracerait un historique sur la corrélation entre abstraction, phénomènes naturels et paysage, des années 1950 à jours. L’abstraction n’est pas qu’une théorie ou une pratique esthétique, la perception est le médium principal, et sa source d’inspiration est l’énergie propre de la nature », dit-il.
La concrétisation de cette idée ouvre à des constellations que l’œil n’oublie pas. L’abstraction, langage des perceptions et des émotions, ne connaît pas les frontières des courants artistiques. Avec « Vertigo », Matthieu Poirier, spécialiste de l’art abstrait, plonge le visiteur dans la perception de Flora Moscovici (née en 1985) du rayon vert. Dans cette œuvre qui s’étend du sol au plafond, spécialement conçue pour l’exposition, la dissolution de la palette chromatique de l’artiste en référence au sol, à la végétation, à la mer et à la lumière de Porquerolles, fait appel à nos sens et convoque nos références : William Turner, Claude Monet… La dissolution de la couleur d’Helen Frankenthaler (1928-2011), mise en dialogue avec celles de Gerhard Richter (né en 1932) et de Frank Bowling (né en 1934), induit une relation fusionnelle du même registre avec ce que l’on contemple. L’immensité du cosmos et l’inquiétante étrangeté des trous noirs vus par Caroline Corbasson (née en 1989), Thomas Ruff (né en 1958), Hans Hartung (1904-1989) et Yves Klein (1928-1962) proposent d’autres voies de l’abstraction. Le regard circule, le corps instinctivement se déplace pressentant que selon sa position devant l’œuvre et la lumière de la salle, l’appréhension, la couleur et sa matérialité varient. Ce qui suit, réunit des visions de phénomènes naturels, échos à nouveau de tonalités et formes psychiques ressenties, différentes d’un artiste à un autre, et auxquelles s’arriment des vues régulières sur le paysage environnant de la Villa.
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Abstractions sensorielles
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°787 du 1 juillet 2025, avec le titre suivant : Abstractions sensorielles





