En trompe-l’œil, l’art rouvre les murs de la place Tahrir

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 2 avril 2012 - 266 mots

LE CAIRE (EGYPTE) [02.04.12] – Sur les murs construits pour contrôler la place Tahrir, des artistes viennent de reproduire la perspective d’origine. A sa manière, le graffiti poursuit la révolution égyptienne.

Depuis que la junte militaire a succédé à Hosni Moubarak, les chemins d’accès à la place Tahrir, épicentre de la révolution égyptienne, ont été hérissés de murs afin de la rendre plus contrôlable. Grâce à l’œil et son imaginaire, un groupe d’artiste vient de mettre à bas ces remparts.

Sur l’un de ces murs, deux peintres ont reproduit à échelle réelle, la perspective de la rue qui se donnait à voir avant que celle-ci fut entravée. Le trompe-l’œil est si bien peint que des ramures joignent désormais le mur aux immeubles attenants. Des piétons se profilent même à l’horizon du boulevard, accentuant le faux-semblant de sorte que les riverains ont renommé l’endroit, la « rue sans mur ».

Selon The Associated Press, la peinture murale est le travail d’un groupe de jeunes artistes révolutionnaires, « The Revolution Artists Association ». Plus d’un an après la chute du président Hosni Mubarak, ces derniers usent des ressorts de l’art pour poursuivre la révolution. A leur actif, ils ont déjà couvert la place Tahrir de portraits rendant hommage à des révolutionnaires tués par les forces de sécurité ou la junte militaire. S’ils sont aujourd’hui effacés, d’autres graffitis dénoncent encore les humiliations des militaires faites aux femmes à l’occasion des « tests de virginité ». Le groupe d’artiste envisagerait désormais de parsemer les rues du Caire de graffitis visant à contester la domination des islamistes dans l’actuelle assemblée constituante.

Légende photo

Vue nocturne du rond-point de la place Tahrir (Le Caire, Égypte) - © Photo : Crashsystems - 200 - Licence CC BY-SA 3.0 

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