Art contemporain - Photographie

Quentin Bajac : « Réaffirmer l’attachement du Jeu de Paume à la création très contemporaine »

Par Christine Coste · L'ŒIL

Le 23 février 2022 - 609 mots

PARIS

Directeur du Jeu de Paume, Quentin Bajac (né en 1965) a été conservateur de la photographie au Musée d’Orsay (1995-2003) avant de rejoindre le cabinet de la photographie du Centre Pompidou et d’en prendre la direction en 2007. De 2013 à 2018, il a dirigé le département de la photographie du MoMA, à New York.

Du 22 mars au 22 mai se déroulera au Jeu de Paume la première édition d’un festival consacré à la diversité des formes de l’image. Qu’est-ce qui vous a conduit à créer cet événement ?

La création du festival s’inscrit dans le souhait de réaffirmer l’attachement et le soutien du Jeu de Paume à la création très contemporaine de manière différente de la programmation satellite mise sur pied par Marta Gili [ancienne directrice du Jeu de Paume, NDLR] qui a bien marché, mais que je souhaitais changer dans son format afin de donner plus de visibilité à ce soutien apporté à des artistes peu ou pas montrés en France. D’où l’idée d’un festival qui associe expositions et événements (projections, performances, lectures, concerts…), et qui produit de nouvelles œuvres, mission du centre d’art que nous sommes. En montant ce festival, j’avais aussi en tête le New Photography, événement initié en 1985 au MoMA de New York, qui invitait chaque année deux ou trois photographes émergents à créer des œuvres et que j’ai fait évoluer à mon arrivée au musée, car la manifestation manquait de visibilité à l’international. Du coup, nous en avons fait une biennale et avons porté le nombre de photographes invités à 10, 15 ou 20.

Qu’est-ce qui caractérise ce nouveau festival ?

L’idée est d’associer un(e) commissaire et un(e) artiste et de leur laisser une certaine liberté dans la construction de leur programmation et leur choix d’artistes. Cette première édition a été confiée à la commissaire indépendante Béatrice Gross, qui a choisi l’artiste Katinka Bock pour conseillère artistique et « Fata Morgana » pour titre de l’édition. Le festival changera de nom en fonction du titre choisi par le ou la commissaire invité(e). Initialement, j’étais parti dans l’idée d’un choix d’artistes très contemporains, avec peu de figures de référence. Elles ont souhaité des artistes de générations différentes et avoir, aux côtés d’artistes émergents comme Euridice Zaituna Kala ou Özgür Kar, des artistes plus connus tels que Rachel Harrison, Ann Veronica Janssens, Jochen Lempert ou Batia Suter, mais avec de nouvelles œuvres. On découvrira aussi des pièces nouvelles de Julien Bismuth, Marina Gadonneix, Ilanit Illouz, Constance Nouvel, Stéphanie Solinas ou de Christine Rebet. Plus de 60 % des pièces des vingt-six artistes sélectionnés ont été produites ou coproduites par le Jeu de Paume.

Katinka Bock est toutefois connue surtout comme sculptrice ?

Ce choix a été discuté avec Béatrice. J’ai trouvé cela intéressant d’avoir effectivement une sculptrice qui a un rapport très fort, mais très différent, à l’image photographique. Dans le festival, on a une diversité des supports (des photographies, des films, des vidéos, des installations et des sculptures), et donc des œuvres qui ne sont pas que de la photographie ou de la vidéo mais qui intègrent une dimension photographique ou d’images animées.

Quelle sera la périodicité du festival ?

La prochaine édition aura lieu probablement à l’été 2024.

Qu’est-ce que voir ? 

Cette question est au cœur de la programmation de la première édition du festival du Jeu de Paume.

 

400 000 €

Budget du festival et fourchette haute du coût d’une exposition au Jeu de Paume.

 

« Plutôt qu’un thème, nous avons choisi une attitude, une qualité d’attention face aux réalités sensibles dans des images qui, en interrogeant le champ du visible proposent un apprentissage du regard. » Béatrice Gross, commissaire du festival.

Festival Fata Morgana,
du 22 mars au 22 mai 2022, Jeu de Paume, 1, place de la Concorde, Paris-1er, www.jeudepaume.org

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°752 du 1 mars 2022, avec le titre suivant : Quentin Bajac : Réaffirmer l’attachement du Jeu de Paume à la création très contemporaine

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