Frac

FRAC PICARDIE

Nouvelles perspectives pour le Frac Picardie

Par Éva Hameau · Le Journal des Arts

Le 30 septembre 2025 - 492 mots

Fin 2027, le Frac prendra ses quartiers dans l’ancien centre de tri postal d’Amiens avec des modalités de monstration de sa collection renouvelées.

Vue d'architecte du Pic, futur Frac Picardie dans l'ancien Tri postal d'Amiens. © Alex Chemetoff & Associés
Vue d'architecte du Pic, futur Frac Picardie dans l'ancien Tri postal d'Amiens.
© Alex Chemetoff & Associés

Amiens (Somme). Après quarante années écoulées dans les galeries d’un ancien cloître du XIXe siècle, le Frac (Fonds régional d’art contemporain) Picardie s’apprête à entamer une nouvelle phase de son histoire. Sa collection unique en France, consacrée au dessin contemporain, devrait rejoindre l’ancien Tri postal d’Amiens à la fin de l’année 2027. Avec la réhabilitation de cette friche industrielle des « trente glorieuses » (d’une superficie totale de 11 000 m²), la métropole d’Amiens entend bien transformer la capitale picarde en haut lieu du dessin : la future « Plateforme des images et de la création » (PIC) abritera non seulement le Frac, dont les activités se déploieront sur 4 000 m², mais aussi l’association On a marché sur la bulle – l’organisatrice du festival Rendez-vous de la bande dessinée d’Amiens – et l’école d’animation 3D Waide Somme. Un projet ambitieux chiffré à 38 millions d’euros, que salue Pascal Neveux, le directeur du Frac, qui jusqu’alors se posait « la question de l’équité territoriale en matière d’art », le sud des Hauts-de-France étant en effet dépourvu de musée d’art contemporain tandis que le nord du territoire jouit d’institutions de référence comme le LaM à Villeneuve-d’Ascq et le LAAC à Dunkerque. Pascal Neveux souhaite désormais « offrir une visibilité accrue aux chefs-d’œuvre du Frac ».

Au rez-de-chaussée du bâtiment, les futures réserves du Frac (2 000 m²) comporteront un espace modulable de 50 m² qui sera consacré à la présentation d’ensembles monographiques. Un fonctionnement qui n’est pas sans rappeler les expositions-collections « Sors de ta réserve ! » présentées aux Réserves du Frac Île-de-France à Romainville (Seine-Saint-Denis) depuis 2022. Au 1er étage, dans un espace de 400 m² dévolu à la présentation permanente de la collection, l’institution amiénoise proposera des accrochages renouvelés tous les trois mois. Pensés par des commissaires d’exposition et des critiques d’art invités, les accrochages du Frac Picardie permettront « d’accroître la recherche sur la collection », explique Pascal Neveux. Des cartes blanches confiées « à des artistes invités à donner leur propre lecture des collections » feront par ailleurs le pont entre cet espace et les salles vouées aux expositions temporaires, d’une surface totale de 400 m² : une carte blanche sera notamment confiée à Jérôme Zonder pour l’exposition inaugurale programmée en 2027. Une pratique qui fait écho aux cartes blanches prisées par des musées soucieux de produire de nouvelles interprétations de leurs collections et de les faire entrer en résonance avec des enjeux contemporains.

Si les orientations du Frac sont déjà très précises, il va falloir patienter plusieurs mois avant de pouvoir découvrir son nouvel écrin. Après la sélection de la maîtrise d’œuvre en 2023, l’agence d’architecture d’Alexandre Chemetoff et associés, le début du désamiantage et de la démolition partielle du bâtiment en 2024, le choix des entreprises à la rentrée 2025, le chantier entrera dans une nouvelle phase courant 2026 avec le début des travaux de second œuvre.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°661 du 19 septembre 2025, avec le titre suivant : Nouvelles perspectives pour le Frac Picardie

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