Nathalie Giraudeau - Cpif

Elles imprègnent la programmation du Centre photographique d’Île-de-France qu’elle dirige depuis quatorze ans à Pontault-Combault. L’engagement, thème choisi par le réseau Diagonal pour célébrer les dix ans de l’association des structures de production et de diffusion consacrées à la photo, la définit à cet égard on ne peut mieux. L’engagement ne peut être dissocié de son parcours ni de ses études, pas plus que de son milieu familial politisé. Quand on lui demande ce qui l’a conduite, en 1989, à concourir à l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles après une maîtrise en sciences politiques et une licence en histoire à Amiens, elle glisse son « intérêt pour la photographie dès l’enfance ». « Mon père est un photographe amateur », dit-elle, avant de préciser qu’elle la voyait aussi comme « un moyen de lutte ». Car, très tôt, il y a eu chez elle cette conviction profonde que la culture et l’art « sont des clés d’émancipation ». Et la volonté de travailler dans ce domaine pour les donner à tout un chacun via une programmation qui a donné une identité prégnante au CPIF « en le positionnant sur le champ de l’art contemporain, avec des problématiques de l’art contemporain et pas uniquement de la photographie ». « Le CPIF est un centre d’art conventionné », rappelle-t-elle, auquel elle a donné une place qui a vu et voit exposer des artistes parmi les plus percutants de notre époque, sans jamais projeter pour elle-même un quelconque plan de carrière.