Architecture

Maître de CHAI

Par Christian Simenc · L'ŒIL

Le 12 février 2018 - 487 mots

Cahors -  En franchissant le pont Valentré, à Cahors, certifié XIVe siècle, pèlerins et autres marcheurs du fameux chemin de Compostelle bénéficieront désormais d’un nouveau repère, imposante borne blanche taillée façon diamant brut : le Centre d’hébergement et d’accueil international.

Planté avenue André-Breton, à deux pas de l’ouvrage médiéval, il déploie, côté sud-ouest, vers la rivière Lot, une façade largement ouverte et, a contrario et à dessein, une paroi entièrement borgne côté nord-est, le long de la ligne de chemin de fer reliant Cahors à Montauban. L’édifice de trois étages, signé Antonio Virga, arbore une surface de 2 764 m2, pour un coût des travaux s’élevant à 3 533 405,40 euros HT.

Le rez-de-chaussée se compose d’un vaste hall d’accueil, de deux salles multifonction, de bureaux et du logement du gardien, incluant même une antenne de l’office de tourisme. Il s’organise autour d’un patio central entièrement vitré, dont les angles sont arrondis – « Ce verre courbé est le seul luxe que nous nous sommes autorisé sur ce projet », explique Virga –, lequel autorise ainsi de multiples jeux de transparence entre les différentes épaisseurs du bâtiment et la rue. Suivent deux étages de chambres. On en compte trente-huit, de taille variée (simple, double ou triple), soit, au total, quatre-vingt-quatorze lits. Leur emplacement a été promptement arrêté : « Comme il s’avérait impossible de faire bénéficier l’ensemble des chambres d’une vue sur le Lot, nous les avons, à l’inverse, déployées autour d’une cour “secrète” végétalisée, au cœur du bâtiment, donc séparées de la rue et plus au calme, explique Antonio Virga. Les coursives, elles, se retrouvent en façade, si bien que tous les résidents, et pas seulement une poignée, peuvent jouir de la vue splendide sur la rivière et le pont fortifié. » À cet effet, a ainsi été installée, sur ces deux niveaux, une banquette de bois oblongue filant le long d’une paroi vitrée.

Le nuancier est réduit au strict minimum : le blanc pour l’enduit général et le noir pour les huisseries et autres portes ou panneaux métalliques. Idem pour les matériaux : du bois clair pour le mobilier des chambres, les diverses banquettes ou la banque d’accueil du rez-de-chaussée, et, par endroits, du béton brut. Le troisième et dernier étage, lui, n’a été concédé par l’architecte des bâtiments de France qu’à condition qu’il soit implanté en retrait de la façade principale. D'ailleurs, la toiture, elle aussi, s’incline un brin, afin de respecter le gabarit urbain. On trouve, à ce niveau, une cuisine collective pour les résidents, des locaux techniques ainsi qu’un restaurant. Avec ses 180 m2, la terrasse offre sans aucun doute le panorama le plus spectaculaire de la ville.

 à savoir

Basée à Paris, l’agence Antonio Virga Architecte est active depuis une quinzaine d’années (www.antoniovirgaarchitecte.com). La ville de Cahors, elle, est implantée à la croisée de deux chemins importants du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, en direction de Saint-Jean-Pied-de-Port via Lectoure : la Via Arverna et la Voie du Puy-en-Velay.

à voir

CHAI, Centre d’hébergement et d’accueil international, 52, avenue André-Breton, Cahors (46), renseignements : 05 36 04 00 80

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°709 du 1 février 2018, avec le titre suivant : MAÎTRE DE CHAI

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