À l'IMA, la movida marocaine

Comment rendre compte de l’effervescence créative du Maroc et de sa vitalité dans des domaines aussi variés que les arts plastiques, la danse, la vidéo et la photographie ? En oubliant les clichés passéistes ou sentimentaux et en s’immergeant dans les ateliers des jeunes créateurs ou dans les nombreux festivals qui essaiment aux quatre coins du pays ! Des rappeurs qui disent l’amertume d’une jeunesse aspirant à plus de liberté aux plasticiens – consacrés ou en devenir – explorant des domaines aussi variés que le corps, le soufisme, l’onirisme voire la critique sociale, la scène artistique va s’exposer cet automne à l’Institut du monde arabe dans toute sa diversité.

Conçue en partenariat avec la Fondation nationale des musées du Maroc, cette manifestation devrait aborder pour la première fois des genres et des styles encore jamais montrés hors du pays. Pour ce faire, les commissaires – dont le boulimique Jean-Hubert Martin – ont sillonné le pays pour rencontrer artistes et galeristes loin des sentiers balisés. Espérons que le résultat sera à la hauteur de la tâche ! Investissant la totalité des espaces de l’IMA, l’exposition tentera de dresser une cartographie idéale de la création dans le Royaume et au sein de la diaspora. Danses berbères, chants arabo-andalous mais aussi chorégraphies signées de quelques créateurs célèbres comme le Belgo-Marocain Sidi Larbi Cherkaoui devraient enchanter le public. Enfin, rencontres et débats tenteront d’aborder sans tabous des sujets aussi complexes et épineux que la religion, les médias ou la place des femmes dans la société…