Centre d'art

Villeurbanne (69)

Les déconcertantes présences de Katinka Bock

Institut d’art contemporain (IAC) Villeurbanne Rhône-Alpes - Jusqu’au 20 janvier 2019

Par Colin Cyvoct · L'ŒIL

Le 21 novembre 2018 - 341 mots

VILLEURBANNE

« J’aime bien que les choses puissent se défaire », déclare d’emblée Katinka Bock (née en 1976 à Francfort-sur-le-Main, Allemagne ; vit et travaille à Paris et Berlin).

Il apparaît dès que l’on pénètre dans cette exposition que ce que l’on a devant les yeux semble plus ou moins ressembler à des choses que l’on peut plus ou moins identifier. Mais en même temps rien ne semble réellement familier. L’artiste nous invite à pénétrer dans des espaces où chaque présence pourrait sembler logique, à sa place, mais on ne comprend pas les logiques. Un peu comme dans un rêve, elle nous convie à un voyage personnel intériorisé. Ses interventions sur des matériaux aussi divers que le bois, l’argile, la pierre, le bronze, les végétaux, l’eau, permettent, ou plutôt obligent, le visiteur à vivre des expériences non choisies. Pourquoi des tuyaux de cuivre partent-ils verticalement d’un radiateur – Warm Sculpture (Relaxed) 2017 – posé sur le sol au milieu d’une salle pour traverser tant les espaces d’exposition que les espaces de bureaux situés à l’étage, mais où le visiteur n’a pas accès ? Avec humour, Katinka Bock confie : « J’aime beaucoup la plomberie, parce que je peux comprendre comment ça marche ! » Sans la force de gravité, la plomberie serait problématique, et Katinka aime aussi jouer sur les impacts de cette gravité. Provenant d’une série de sculptures réalisées in situ lors de la Biennale de Lyon 2011, Horizontal Words, deux volumes de terre crue préalablement découpés en rectangles, aplatis, partiellement enroulés sur eux-mêmes puis jetés à partir d’un premier étage ont ensuite été cuits. Ils révèlent les fissures et autres traces de leur collision avec le sol. Réalisées avec des matériaux soumis à des forces dynamiques tels le feu, l’érosion, l’empreinte du temps ou la gravité, les sculptures et les installations proposées par Katinka Bock apparaissent comme de déroutantes réalités expérimentales. Radio est le troisième volet du cycle Tomorrow’s Sculpture consacré à l’artiste par trois lieux d’exposition en Europe : le Mudam Luxembourg, le Kunst Museum Winterthur et l’IAC, qui fête ses 40 ans.

« Katinka Bock. Radio/Tomorrow’s Sculpture »,
Institut d’art contemporain Villeurbanne Rhône-Alpes, 11, rue du Docteur-Dolard, Villeurbanne (69), www.i-ac.eu

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°718 du 1 décembre 2018, avec le titre suivant : Les déconcertantes présences de Katinka Bock

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