Le savoir aux quatre coins de l’hexagone

Par Christian Simenc · L'ŒIL

Le 28 mars 2019 - 305 mots

Marseille -  Sur le campus de Luminy, à Marseille, l’étudiant Rémy Marciano se souvient être allé maintes fois déjeuner au restaurant universitaire, alors logé dans un édifice sur pilotis de forme hexagonale, datant des années 1960.
Puis le restaurant a déménagé et ledit « Hexagone » resta longtemps à l’abandon. Devenu architecte, Rémy Marciano a remporté le concours pour la transformation de ce bâtiment emblématique en une bibliothèque doublée d’un « learning center », livrés fin 2018.Lorsqu’on arrive par l’avenue de Luminy, la première image que projette ce nouvel « Hexagone » est justement tout, sauf son gabarit originel. Rien d’étonnant ! Malgré ses bons souvenirs estudiantins, l’homme de l’art, lui, a décidé de « faire “exploser” le volume hexagonal initial. » Résultat : vu de loin, l’édifice s’offre davantage évasé, constitué de couches successives en gradins, à l’instar des falaises qui, au sud-est et en arrière-plan, grimpent par strates jusqu’au mont Puget. Le bâtiment originel, lui, a été entièrement « désossé », certaines parties ont été démolies, des planchers perforés et certains poteaux supprimés. Pour satisfaire au programme, ont été créées plusieurs extensions, tels un auditorium ou une cafétéria. Au final, l’ensemble a été revêtu d’une « résille » métallique blanche, en l’occurrence pas moins de 4 300 brise-soleil. « Cette résille permet, plus particulièrement en été, de filtrer la lumière violente du Sud, explique Rémy Marciano. Mais surtout, elle donne une unité à l’ensemble du bâtiment, mais aussi une écriture nouvelle et une identité forte. » De près, en revanche, celle-ci se montre un brin imposante et lourde, d’autant que certaines jonctions entre les éléments laissent à désirer. La faute au « BIM », paraît-il : le Building Information Modeling, sorte d’avatar numérique du bâtiment, que crée habituellement l’architecte et sur lequel, au cours de l’élaboration du projet, entreprises et bureaux d’études peuvent intervenir à l’envi pour le meilleur – normalement – montre ici quelques limites quant à son efficacité.
À savoir
Rémy Marciano a fondé son agence en 1996 à Marseille. La transformation de bâtiments existants est l’une des cordes à son arc d’architecte : « La mutabilité et la flexibilité des architectures ou des dispositifs urbains deviennent une condition nécessaire dans la fabrique de la ville » , assure-t-il. La superficie totale de « l’Hexagone » atteint 7 783 m2 et le coût des travaux 18,6 millions d’euros HT.
À voir
Bibliothèque universitaire & learning center, 163, avenue de Luminy, Marseille (13).

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°722 du 1 avril 2019, avec le titre suivant : Le savoir aux quatre coins de l’hexagone

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