Festival

Le graphisme envahit Echirolles

Le Journal des Arts

Le 17 décembre 2004 - 528 mots

L’espace d’un mois, la ville d’Echirolles s’ouvre au graphisme sous toutes ses formes et accueille Mexico et Moscou.

 ECHIROLLES (Isère) - « Qu’est-ce que Mexico ou Moscou ? Londres, Montluçon, Échirolles ? Quelle réflexion suscite la confrontation des images que nous en avons, et celles qu’en donne la production graphique composée de signes multiples, de symboles récurrents qui nous parviennent ? », s’interroge Diego Zaccaria, le délégué général du Centre du graphisme et de la communication visuelle, à Échirolles, producteur du Mois du graphisme. Telles sont les questions qu’entend poser l’événement à travers ses différentes manifestations autour du thème de la ville. Située près de Grenoble, Échirolles a su imposer son Mois du graphisme, et ce, malgré un budget restreint et des lieux parfois peu propices aux expositions. La rudesse du climat et la grisaille de cette petite ville sont vite oubliées face à l’enthousiasme communicatif de ces passionnés de graphisme qui refusent de « brasser de l’air ».

Influences multiples
Cette année encore, les organisateurs ont vu grand, animés par un souci constant d’inclure dans leurs réflexions professionnels comme citoyens. Il s’agit ici, en y associant  lycéens et étudiants, d’ouvrir le public à cette pratique méconnue qu’est le graphisme.
De nombreuses expositions sont présentées dans des lieux aussi divers que le complexe culturel La Rampe, le Musée Géo-Charles, les moulins de Villancourt ou l’école d’architecture. Au moment où le Musée de la publicité à Paris propose de découvrir les affiches psychédéliques du San Francisco des années 1960-1970, « Swinging London » part à la rencontre des studios de design graphique londoniens attachés au monde de la musique tels Friendchip, Abäke ou LSD. Exposés dans le hall d’entrée de La Rampe, pochettes de disques, affiches, flyers, fanzines et autocollants témoignent d’un univers éclectique aux multiples influences, capable de réveiller le rocker qui sommeille en chacun de nous. Le soin apporté à la mise en scène, en dépit des contraintes inhérentes au lieu, se voit récompensé dans l’exposition « Civilités et (in)civilités urbaines : Joost Swarte », qui offre aux scénographes un terrain de jeu rêvé : les moulins de Villancourt. Les larges espaces de cette ancienne usine Brun abritent le travail du graphiste Joos Swarte (né en 1947, il vit et travaille à Haarlem, aux Pays-Bas), fils spirituel d’Hergé qui, à travers ses dessins aux lignes dépouillées et « claires », abordent les problèmes de société liés à la vie urbaine, de l’écologie aux rapports humains en communauté.
Autres univers, autre décor : « Vodka Tequila » au Musée Géo-Charles réunit de jeunes graphistes de Mexico (Alejandro Magallanes) et de Moscou (le studio Ostengruppe regroupant Igor Gurovich, Anna Naumova et Éric Belousov), deux villes que tout semble opposer. Loin de chercher la confrontation, l’exposition veut démontrer que le graphiste puise sa force dans la culture, tentant par ses images de rendre visible ce qui ne l’est pas. Car le graphisme est affaire de communication. Il rend compte d’un message, et s’adresse donc à tous les citoyens.

Le Mois du Graphisme

Jusqu’au 15 janvier, divers lieux à Echirolles, entrée gratuite aux expositions et aux conférences, tél. 04 76 23 64 65 (Centre du graphisme et de la communication visuelle) ou www.graphisme-echirolles.com.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°205 du 17 décembre 2004, avec le titre suivant : Le graphisme envahit Echirolles

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