Frac

L’art contemporain s’installe au cœur de Limoges

Par Mathieu Oui · L'ŒIL

Le 29 août 2025 - 434 mots

C’est dans un ancien bâtiment industriel réhabilité du centre-ville que le Frac-Artothèque Nouvelle-Aquitaine vient d’emménager.

Non loin des Halles, la rue Charles-Michels est une voie étroite et sinueuse du centre-ville de Limoges. Au numéro 17 bis, se trouve la nouvelle adresse du Frac-Artothèque Nouvelle-Aquitaine. Un ancien bâtiment industriel, façade de verre et de béton, à l’accès entièrement gratuit. Juste en face, se trouve la Maison du peuple, bel immeuble de style Art déco qui abrite toujours les bureaux de la CGT. Choisis pour la réhabilitation de ce qui fut tour à tour une imprimerie puis un grand magasin, les architectes Jakob & MacFarlane sont intervenus a minima sur ces 1 900 m2. On est bien loin du geste spectaculaire qu’ils avaient imaginé pour le Frac-Centre à Orléans, sur l’ancien terrain militaire des Subsistances. En 2013, le duo proposait alors une triple excroissance de verre et d’acier, une déformation de la trame du bâtiment d’origine qui semblait surgir de terre. Autre temps, autres pratiques, à Limoges, « l’objectif était de révéler le bâtiment sans rien imposer », indique Brendan MacFarlane. Et de souligner que toutes les interventions architecturales, telle cette grande grille métallique sur la façade extérieure pour accueillir des œuvres, sont démontables. C’est à l’intérieur de l’ancienne halle industrielle que le duo a ajouté une grande boîte carrée ouverte sur la nef centrale. Composée d’une structure de métal et de parois de bois, elle offre des espaces complémentaires sur deux niveaux. Au rez-de-chaussée, un dispositif numérique permet de découvrir les œuvres de la collection. Projetées sur les murs, les images des œuvres défilent sous les yeux des visiteurs qui peuvent les sélectionner, zoomer sur un détail, lire des informations sur les artistes. Couverte d’une grande verrière et baignée de lumière, la nef est entourée de deux niveaux de coursives qui sont autant de galeries d’expositions. Au premier étage, l’artothèque n’est pas séparée du reste, une manière d’encourager le public à s’approcher des grilles métalliques sur lesquels sont accrochées les œuvres en attente d’être empruntées. Les architectes ont aussi conçu le mobilier du café : des tables en chêne clair et plateau associant résidus de sandales et résine, des poufs en cuir invitent à une pause confortable. Avant de quitter les lieux, on ne manquera pas d’emprunter l’escalier intérieur pour lequel Flora Moscovici a déployé sur les murs et le plafond, une subtile nappe colorée. L’artiste s’est inspirée de l’histoire du bâtiment pour un dégradé aux nuances multiples, du rouge sang des carreaux de ciment du sol, jusqu’au bleu du ciel, deux étages plus haut. Financée dans le cadre du 1 % artistique, l’œuvre s’intitule Fouler le sol.

À Voir
Frac-Artothèque Nouvelle-Aquitaine, 17 bis rue Charles-Michels, Limoges (17), www.fracartothequenouvelleaquitaine.fr

Thématiques

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°788 du 1 septembre 2025, avec le titre suivant : L’art contemporain s’installe au cœur de Limoges

Tous les articles dans Création

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque