La Cité d’Aubusson plus grand, plus haut

En juillet 2016, le président François Hollande inaugure l’ancienne École nationale d’art décoratif réhabilitée par l’agence Terreneuve. Avec sa façade à trame colorée rappelant le métier à tisser, la Cité regroupe alors 1 200 m2 d’espaces d’exposition, un centre de formation, une plateforme de création contemporaine et d’innovation, l’atelier déconcentré du Mobilier national spécialisé dans la restauration de tapisseries et une bibliothèque de 16 500 ouvrages, fichiers d’artistes, fonds iconographiques ou audiovisuels et des archives. Mais face à l’augmentation de la production des œuvres, l’institution se retrouve bientôt limitée dans ses murs. En 2021, l’agence Projectiles est lauréate du projet d’extension. Créée en 2005 à Paris, celle-ci associe des compétences en architecture, architecture intérieure et scénographie, ce qui lui a valu de remporter de nombreuses commandes de musées et lieux culturels. On lui doit dernièrement la Cité internationale de la langue française dans le château restauré de Villers-Cotterêts, ou le Musée du débarquement à Arromanches. À Aubusson, l’agence Projectiles propose de construire un volume séparé afin de respecter le parti pris de la réhabilitation initiale, son plan en croix ne facilitant pas l’adjonction d’une aile supplémentaire. Ce parallélépipède de béton clair gravé de formes végétales – motifs empruntés aux tapisseries – reste assez compact pour limiter l’emprise sur le jardin et préserver l’espace dévolu au parking. D’une superficie de 1 600 m2, il regroupe sur deux niveaux, quatre salles d’expositions, un hall d’accueil et des espaces de réserves. La liaison entre les deux bâtiments se fait par une galerie souterraine. Les hauteurs de l’escalier et des salles permettent d’accrocher des tapisseries monumentales, telles celles inspirées des films de Hayao Miyazaki, en cours de finalisation, avec des surfaces variant de 17 à plus de 31 m2. L’exposition inaugurale mettra en lumière la création récente avec les pièces de 60 artistes contemporains signées, entre autres, par Gérard Garouste, Clément Cogitore ou Eva Nielsen. En outre, le mois d’avril 2026 marquera le retour de l’œuvre monumentale de Jean Lurçat, Le Chant du monde, prêtée par le Musée Jean-Lurçat et de la tapisserie contemporaine d’Angers. Tissé entre 1957 et 1966, cet ensemble exceptionnel de 80 mètres de long et de plus de 4 mètres de hauteur bénéficiera de ce tout nouvel écrin.