Ancien président du MuCEM, Jean-François Chougnet dirige Lille3000, une manifestation « monstre » qui produit une trentaine d’expositions et des centaines d’événements.
Le thème a été choisi avant mon arrivée, il y a deux ans et demi, dans une période à peine moins sombre. Il affirme que, dans un contexte de crise, la fête, par sa dimension créative, est subversive et qu’elle ne constitue pas une parenthèse.
La manifestation est scindée en deux saisons : si certaines expositions durent pendant toute la période, comme celle du Tripostal, d’autres n’ouvriront que début septembre, à la rentrée. Cette édition qui, comme la précédente, s’étire du printemps jusqu’à l’automne, sera également rythmée par des événements plus ponctuels, notamment des spectacles vivants.
Lille3000 a pour particularité d’être en effet ancrée dans son territoire, avec une programmation qui rayonne dans 95 communes de la métropole européenne de Lille. Cependant nous avons voulu imaginer, autour de la notion de fête, une sorte de kaléidoscope en quatre lieux, à Lille, comme autant de facettes. Si l’on vient pour deux jours, on pourra ainsi avoir aussi bien un point de vue historique au Palais des beaux-arts, autour des « Fêtes et célébrations flamandes des XVIe et XVIIe siècles », qu’une perspective moderne, avec l’utopie du Centre Pompidou, sur les trois étages du Tripostal. Le caractère carnavalesque de la fête est traité au Musée de l’Hospice Comtesse. Enfin, une vision de « la fête intérieure » est abordée à travers la création contemporaine à la gare Saint-Sauveur. À partir de septembre, cette dernière accueillera aussi « L’institut du Grand festif », une proposition du collectif la Briche Foraine.
Elle est constituée en effet uniquement d’œuvres des collections du Centre Pompidou (désormais fermées au public puisque le musée est en travaux), mais sa scénographie a été pensée pour le Tripostal, selon une progression chronologique. Au rez-de-chaussée seront exposés les jalons des avant-gardes de la première moitié du XXe siècle, tandis qu’au premier étage on retrouvera les œuvres clés liées au Nouveau Réalisme, au mouvement pop et à Fluxus. Le troisième étage explorera l’art à l’heure des NFT et du numérique.
Notre liberté de programmation, nous l’avons héritée de la marque « Lille Capitale européenne de la culture 2004 », à l’origine de la manifestation. Nous avons en effet pour principe de ne rien nous interdire : cette édition va ainsi de la fête de quartier aux expositions internationales en passant par les arts de la rue, la performance, le spectacle vivant, la gastronomie ainsi qu’un volet plus philosophique, à la rentrée, avec des débats sur la notion de fête.
C’est le budget global de cette 7e édition, abondé par les subventions publiques (ministère de la Culture, Région Hauts-de-France, Métropole et Ville de Lille), et des mécènes, notamment les quatre principaux : la Caisse d’épargne Hauts-de-France, AG2R, Auchan et EDF.
1,8 million
C’est le nombre de visiteurs de la précédente édition « Utopia ». La plupart des lieux de la manifestation sont en accès libre et gratuit – à l’exception des musées et du Tripostal avec une entrée plein tarif fixée à 12 euros.
« S’il y a bien une ville qui représente la fête, c’est Lille ! Le nom Fiesta désigne la fête au sens pluriel, cela peut être un banquet ou bien un carnaval ! Dans le contexte actuel, on a besoin de se retrouver », Martine Aubry (maire de Lille de 2001 à mars 2025), France 3, 30/01/2025.
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Jean-François Chougnet : « La fête, par sa dimension créative, est subversive »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°785 du 1 mai 2025, avec le titre suivant : Jean-François Chougnet : « La fête, par sa dimension créative, est subversive »