Musée

Il est toujours l’heure d’aimer Soulages

Par Anne-Cécile Sanchez · L'ŒIL

Le 26 mars 2024 - 296 mots

Associé au musée de Rodez, le fabricant Baume & Mercier propose un nouveau modèle de montre inspiré de l’œuvre du peintre.

En février 2022, après une rencontre organisée à Sète au domicile de Pierre Soulages et la longue élaboration d’une convention, Baume &­Mercier avait commercialisé une première montre en hommage à la carrière du peintre (disparu fin 2022). Verre saphir, trame grainée, aiguilles et bracelet en alligator noirs, « les cent deux exemplaires (en référence à l’âge de l’artiste) s’étaient écoulés en moins de deux heures », se souvient Benoît Decron, conservateur en chef et directeur du Musée Soulages, partenaire de la maison suisse depuis 2021. La marque horlogère lance à présent la « Hampton Polyptyque Edition - Musée Soulages 10th Anniversary », une seconde version limitée cette fois à 328 exemplaires (chiffre cryptique renvoyant semble-t-il aux dimensions de la toile). Cette « interprétation miniaturisée de l’immense chef-d’œuvre Peinture, 1986, Polyptyque I » offre une jolie campagne de communication à Baume & Mercier, ainsi qu’au musée de Rodez, lequel perçoit en outre une commission sur les ventes. Les amateurs acquièrent ainsi avec ce modèle la satisfaction symbolique de faire partie d’un club de mécènes international – pour un ticket d’entrée de 6 000 euros environ. Cette « création unique » n’a cependant pas prétention à être une « montre Pierre Soulages », et se contente, en simple produit dérivé, de puiser son inspiration dans son œuvre. Boîtier rectangulaire et mécanisme automatique, la « Hampton Polyptique » – que l’on ne trouvera pas à la boutique du musée – se distingue par son fond de cadran sombre, reprenant les contrastes de textures chers au peintre. Sans trahir l’esprit de l’œuvre, selon Benoît Decron, qui souligne que dans la peinture de Soulages, « le temps est capturé par l’espace ». Ce qui ferait un bon slogan pour un fabricant de montres.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°774 du 1 avril 2024, avec le titre suivant : Il est toujours l’heure d’aimer Soulages

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