Hans-Walter Müller - Architecte

Pourtant, Hans-Walter Müller (85 ans) en est l’un des experts à l’échelle planétaire. Tout juste diplômé, il file étudier aux Beaux-Arts de Paris, explore à l’envi l’art cinétique : le mouvement et autres vibrations rétiniennes. En 1967, il montre ses œuvres (dont une Machine cinétique) dans l’exposition « Lumière et mouvement », au Musée d’art moderne de Paris. Puis, se tourne vers le gonflable. L’homme songe à une architecture qui transformerait l’espace par le biais du son et de la lumière. À l’intérieur de ses premières installations, le volume devient espace. Mais disparaît aussi sur demande : « L’apparition et la disparition, le volume extrêmement réduit d’une maison de 2 000 m2 qui peut devenir 1 m3 de matière proprement dite (en ce qui concerne la bâche), tout ça m’a plu », dit-il. L’église gonflable qu’il conçoit, en 1969, à Montigny-lès-Cormeilles pèse 39 kg et peut accueillir… 200 fidèles. Un exploit ! Grâce à l’outil informatique, cet ingénieur de formation conçoit lui-même ses gonflables, les pense non plus en fonction de la pesanteur, mais de la mécanique des fluides. Suivront un théâtre (pour la Fondation Maeght), une volière pour un zoo, des abris pour SDF, des « volumes itinérants » et, plus récemment, un espace d’accueil pour migrants, sans oublier sa propre maison-atelier, à La Ferté-Alais, dans laquelle Hans-Walter Müller vit depuis un demi-siècle. Au total : près d’une centaine de réalisations, dont il doit aujourd’hui faire une sélection en vue de la vaste rétrospective qu’il présentera, cet automne, à Paris. Belle revanche !