Royaume-Uni - Musée

Gilbert & George ouvrent leur propre musée

Par Louise Wagon · lejournaldesarts.fr

Le 4 avril 2023 - 506 mots

LONDRES / ROYAUME-UNI

Le quartier de Spitalfields, à Londres, accueille une nouvelle destination culturelle : le Gilbert & George Centre.

Gilbert & George devant la grille d'entrée du Gilbert & George Centre, à Londres. Courtesy Gilbert & George Center
Gilbert & George devant la grille d'entrée du Gilbert & George Centre, à Londres.
Courtesy Gilbert & George Centre

Le célèbre duo d’artistes Gilbert & George a ouvert le 1er avril un lieu à Londres pour exposer leurs œuvres emblématiques inspirées par cinquante années de promenades à East London. Dans une ancienne brasserie du XIXe siècle de type victorien, restauré par SIRS Architects, les deux artistes ont créé un espace permanent et accessible gratuitement, fidèles à leur credo d’un « art pour tous ».

L’entrée se fait par une cour végétalisée, tandis que des pavés d’époque mènent à une réception qui fait écho à la maison-atelier des artistes. Les salles d’exposition avec une belle hauteur sous plafond permettent d’accueillir les œuvres de grandes dimensions de Gilbert et George.  

Dans ce musée qui conjugue lieu patrimonial et art contemporain sera organisé une à deux expositions par an durant lesquelles les visiteurs pourront redécouvrir les œuvres emblématiques de Gilbert & George, devenues incontournables dans le monde de l’art. Le lieu exposera également les nouvelles créations du duo. 

Vêtus de leurs traditionnels costumes en tweed, lors de l’ouverture du musée, les artistes ont présenté pour la première fois à Londres, la série « Paradisical Pictures » (2019), un ensemble de 25 œuvres psychédéliques aux couleurs exacerbées, violentes et saturées qui met en scène le duo dans une autre dimension où ils se noient dans un nuage de fleurs mortes, de feuilles en décomposition et de fruits jetés que les deux artistes ont trouvés lors de promenades autour de Spitalfields et réunis avec un logiciel de retouche d’images. 

Derrière les portes en fer forgé, ornementées des lettres « G & G », le duo est confronté au tabou ultime : leur propre mortalité. Grâce à ce musée, ils espèrent immortaliser leur travail et leur place dans l’histoire de l’East End, rapporte le New York Times

Depuis qu’ils se sont rencontrés en 1967 sur les bancs de la Saint Martin’s School of Art, les deux artistes sont inséparables, devenant comme ils se plaisent à le dire « un seul et même artiste ». Même s’ils considèrent leur art comme de la sculpture, leurs œuvres provocantes se composent essentiellement de grandes photographies dont les sujets vont de la photographie en noir et blanc classique à la culture queer en passant par l’ultra-violence, sur fond, le plus souvent, d’autoportraits. 

Le duo a fait de Spitalfields le centre de leur univers en créant leurs œuvres autour de ce quartier dans des assemblages photographiques dont le style criard caractéristique présente des autoportraits aux côtés des sans-abris de Spitalfields et de choses qu’ils voyaient lors de leurs promenades quotidiennes dans le quartier, par exemple des os de poulet jetés et des sacs de drogue en plastique vides, rapporte le New York Times. Installé dès 1968 dans ce quartier, le couple a incorporé dans son œuvre une partie de ce caractère local, comme on peut le constater avec la collection de 1977, « The Dirty Words Pictures », une série qui juxtapose des images en noir et blanc de slogans grossiers griffonnés sur les murs locaux avec des images de manifestations de rue. 

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