Biennale

En direct de la Biennale de Venise : mercredi 3 juin

Par Simon Hewitt · lejournaldesarts.fr

Le 3 juin 2009 - 744 mots

VENISE (ITALIE) [03.06.09] – Retrouvez ici tous les matins, et pour les 4 premiers jours d’ouverture, la chronique quotidienne de notre envoyé spécial, Simon Hewitt, à la Biennale de Venise.

Le Grand Canal vu depuis laterrasse du Musée Guggenheim

Créée en 1895, la Biennale de Venise est sans doute la plus prestigieuse des quelques 130 biennales d’art contemporain de la planète. Cette reconnaissance tient à son âge respectable, la ville qui l’héberge et l’esprit d’émulation qui anime les pays compétiteurs.

C’est la raison pour laquelle toute la jet set internationale de l’art contemporain se retrouve sur la Lagune cette semaine avant de se déplacer vers une autre institution qui ouvre quelques jours plus tard : la Foire de Bâle.

Si la Biennale n’est ouverte au public que dimanche 7 juin, les professionnels peuvent la visiter en avant-première dès le 3 juin. Simon Hewitt, notre envoyé spécial fait partie de ces happy few. Il va ainsi pouvoir vous raconter chaque matin, les événements importants ou moins importants de la veille. Une façon de vous faire respirer l’odeur de la lagune et les senteurs des arbres qui abritent les pavillons des Giardini, derrière votre écran d’ordinateur.

Voici son premier article qui en comptera 4 à Venise et tout autant à Bâle où il se rendra également.
 

Lagune sans Lacunes ?

Venise – 3 juin 2009


Sur fond de krach et de crise, le monde de l'art contemporain – tout le monde – va se retrouver deux semaines de suite, à Venise puis à Bâle. D'abord pour le plaisir : à Venise, les œuvres ne sont pas à vendre. Ensuite, en Suisse, pour parler affaires.

Mais nous sommes loin de l'euphorie de 2007 où, avec un marché au zénith, le "Grand Tour" estival de l'art contemporain emporta la foule jusqu'au cœur de l'Allemagne, vers la Documenta de Kassel (qui a lieu tous les 5 ans) et les Sculpture Projects de Münster (tous les 10 ans).

Cette année donc, voici la Biennale de Venise et Art Basel, et c'est tout. Mais c'est beaucoup ! Avant la gigantesque foire suisse, avec sa constellation de salons satellites, la Sérénissime se met en effervescence. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 60 pavillons nationaux, 40 projets "collatéraux" et une exposition principale, modestement intitulée Construire des Mondes, qui rassemblera pas moins de 90 artistes internationaux.

Où donner la tête ? Essentiellement, à l'est du centre-ville, là où le visiteur ne s'aventure guère en temps normal, à une demi-heure de marche de la Place St-Marc. D'abord, c'est l'Arsenale, avec son immense Corderie à la rochefortaise – quoique plus ancienne, plus caverneuse – où se déroule l'exposition internationale. Ensuite, ce sont les Giardini, avec ses pavillons nationaux ; c'est ici que les « Jeux Olympiques de l'Art » battent leur plein.

Jeux Olympiques ? Fondée en 1895, la Biennale les devance. Elle rappellerait plutôt la Coupe Davis : les artistes doivent jouer en équipe, défendre les couleurs de leur pays, chercher la gloire plutôt le gain... immédiat, en tout cas.

Et encore ! Loin de la terre, voir les sentiers battu(e)(s) du Giardini, que l'on arpente comme les allées de Roland Garros (la poussière en plus), la Biennale aurait plutôt les allures du Festival de Cannes. Le soir, on se dirige vers le Grand Canal (où se trouvent la plupart des 40 projets collatéraux) ou vers le Lido (où se trouvent les boîtes et les fêtes)… à moins qu'on ne soit invité à bord du yacht du milliardaire russe Abramovitch pour siroter un cocktail à l'ombre d'un hélicoptère.

Un sacré programme s'étend, pour le public, du 7 juin jusqu'au 22 novembre mais, pour les journalistes, du 3 au 6, avec une trentaine d'événements (vernissages, conférences de presse, remises de prix, soirées…) à caser dans les 96 heures à venir, avant de prendre la route de Bâle (un trajet de 600 kilomètres que j'effectuerai en train, en passant par Lugano et son expo Yves Klein, et par la 4e Triennale de la Sculpture au Liechtenstein).

En attendant, là où le Grand Canal se jette dans la Lagune, François Pinault donne ce matin le coup d'envoi vénitien, en inaugurant la Punta della Dogana, ancienne douane à l'ombre de la Salute, convertie par Takao Ando pour les besoins d'une collection bigrement à l'étroit au Palazzo Grassi. En même temps – serait-ce un hasard ? – et à quelques mètres de là, le Musée Guggenheim, malheureux candidat à la reprise de ladite Dogana, dévoile une 'tour gothique' commandée à Wim Delvoye.

 

Légende Photo 1 : le Grand Canal vu depuis la terrasse du Musée Guggenheim - © photo Simon Hewitt

Légende photo 2 : Sasha Ponomaryov avec son sous-marin russe SubTiziano (à gauche, la Punta della Dogana) - © photo Simon Hewitt

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